Maroc
Jugeant infondées les accusations contre Mohamed al-Asrihi et Hamid al-Mahdaoui deux journalistes marocains, des ONG dont le Comité de protection des journalistes (CPJ) invitent le gouvernement marocain à procéder à leur libération. Mais, que dira Rabat ?
Cinq ans de prison et à une amende de 2 000 dirhams marocains (210 dollars). C’est le verdict de la Cour d’appel de Casablanca à l’endroit de Mohamed al-Asrihi. Comme si cela ne suffisait pas, al-Asrihi doit purger une autre peine de trois ans de prison assortie d’une amende de 3 000 dirhams marocains (315 dollars américains) pour une affaire distincte le 28 juin, d’après des médias.
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Pour la justice marocaine, ce ne sont pas les motifs qui manquent. « Atteinte à la sécurité intérieure du Maroc en recevant des dons et des fonds pour activités et propagande portant atteinte à l’unité et la souveraineté du Maroc », ainsi que « participation à des manifestations non autorisées »,« incitation au trouble à l’unité du royaume », « offense aux responsables gouvernementaux » et « pratique du métier de journaliste sans accréditation ». Un casier judiciaire très rempli selon les juges marocains.
“Une remise en cause de la tolérance”
Selon ses avocats, Mohamed al-Asrihi paye pour avoir couvert les manifestations du mouvement « Hirak » dans la ville d’Al-Hoceima au nord du Royaume.
Traitement identique pour son confrère et compatriote Al-Mahdaoui, rédacteur en chef et journaliste pour le site Internet El-Badil. Arrêté le 20 juillet 2017 alors qu’il se rendait à Al-Hoceima pour couvrir les mêmes manifestations il a été condamné le 25 juillet 2017 à trois mois de prison pour plusieurs motifs dont la « non-dénonciation des actes d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».
Des motifs que leurs avocats ainsi que des organisation de défense de la liberté de la presse qualifient d’infondées, donc une atteinte à la liberté de la presse. « La condamnation de Mohamed al-Asrihi et Hamid al-Mahdaoui, déjà emprisonnés depuis un an, est un affront à la liberté de la presse et remet en question la tolérance du Maroc à l‘égard des reportages critiques », s’insurge Sherif Mansour, coordinateur au Moyen-Orient et en Afrique du Nord du CPJ.
Ainsi, « les deux journalistes devraient être libérés, et les dirigeants marocains devraient faire savoir qu’ils soutiennent une presse libre et indépendante », plaide Sherif Mansour.
Reste à savoir si le gouvernement marocain répondra favorablement à ces doléances.
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