Rwanda
Le gigantesque deal passé entre le gouvernement rwandais et l‘équipe d’Arsenal continue de faire parler. Aux Pays-Bas, loin d‘émerveiller, cet accord suscite plutôt des suspicions.
Le Parlement néerlandais vent débout contre l’accord de parrainage et de promotion touristique entre “Visit Rwanda”, la branche touristique du gouvernement rwandais et Arsenal conclu cette semaine. La transaction estimée à 40 millions de dollars, offre un portefeuille d’avantages marketing à “Visit Rwanda” dont le logo sera marqué sur la manche gauche de tous les maillots d’Arsenal, sur les trois prochaines saisons.
Pour les députés néerlandais, cependant, cet accord prête à confusion, et ce d’autant que le Rwanda est dépendant de l’aide extérieure. En session ce vendredi, l’institution a notamment déploré qu’une telle somme soit consacrée à une campagne marketing plutôt qu‘à la pauvreté dans le pays que la communauté internationale s’attelle à éradiquer. Le Rwanda fait en effet partie des 15 pays qui reçoivent l’aide des Pays-Bas.
Pour en avoir le cœur net, le Parlement a demandé au ministre néerlandais de l’Aide, Sigrid Kaag, de se pencher sur les termes de l’accord.
>>> LIRE AUSSI : Nouveau sponsor d’Arsenal : le gros deal du gouvernement rwandais
Réaction rwandaise
À Kigali, cette interférence a bien du mal à se digérer. Clare Akamanzi, la directrice générale de Rwanda Development Board, a du reste qualifié de “mal intentionnés et de mal informées” les critiques des députés hollandais.
“Quiconque critique notre accord avec Arsenal parce que le Rwanda est pauvre ou bénéficiaire de l’aide, souhaite que le Rwanda le soit perpétuellement, ou ne comprend pas que les coûts marketing sont une composante clé des dépenses de toute entreprise”, a-t-elle.
Puis d’ajouter : “Notre objectif national est de doubler les recettes touristiques à 800 millions de dollars d’ici 2024, contre 404 millions actuellement. Cela ne se fera pas en restant assis et en attendant, mais en étant proactif et en commercialisant le Rwanda comme une destination touristique de première main”.
À ce jour, le budget du Rwanda est dépendant à 17 % de l’aide étrangère, tandis que 17 % proviennent des prêts internes et externes garantis, les 66 % restant étant fournis par les ressources intérieures.
Une tendance que ce petit pays enclavé de l’Afrique de l’Est et survivant d’un génocide en 1994, espère changer en misant sur ses atouts touristiques et économiques. Le pays mise notamment sur la numérisation de ses services et une image de pays dynamique.
Our national goal is to double tourism revenues to $800m by 2024, from $404m currently. This won’t happen by sitting and waiting, but by being proactive, and marketing Rwanda as a tourist destination in innovative ways. Now- Relax and let the world #VisitRwanda. 3/3
— Clare Akamanzi (@cakamanzi) May 26, 2018
11:07
L'économie, le défi du second mandat de Kaïs Saïed [Business Africa]
02:20
Pakistan : Generation 25 présente sa pièce sur le génocide rwandais
01:12
France : le Camerounais Charles Onana jugé pour contestation du génocide rwandais
01:04
Francophonie : couac diplomatique autour du conflit entre la RDC et le Rwanda
01:10
La Russie envisage d'exempter les visas pour plusieurs pays africains
00:53
RDC : le M23 génère 300 000 dollars par mois grâce au tantale