Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Infos

news

Sahara occidental : Téhéran dément les accusations de Rabat

Maroc

L’Iran a démenti fermement mercredi les accusations du Maroc selon lesquelles il a facilité une livraison d’armes au Polisario, mouvement indépendantiste au Sahara occidental, au lendemain de la rupture des relations diplomatiques à l’initiative de Rabat.

Vaste territoire désertique, le Sahara occidental est revendiqué par le Maroc qui en contrôle la majeure partie et par le Polisario, qui réclame un référendum d’autodétermination.

Rival régional de l’Iran, l’Arabie saoudite s’est placé du côté du royaume chérifien dans la querelle. Un responsable du Front Polisario et l’Algérie, qui soutient ce mouvement, ont eux dénoncé des “accusations infondées” du Maroc.

Rabat a accusé Téhéran d’apporter un soutien militaire au Front Polisario, par l’intermédiaire de son allié du Hezbollah libanais.

“Cette affaire est totalement dénuée de fondement”, a réagi le ministère iranien des Affaires étrangères, assurant que l’Iran avait toujours respecté la “souveraineté et la sécurité” des pays avec lesquels il entretient des relations diplomatiques, et “la non ingérence dans (leurs) affaires”.

Mais le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a réitéré ses accusations contre Téhéran mercredi, après avoir annoncé la veille la rupture des relations avec l’Iran.

“Le Maroc a présenté des preuves irréfutables et détaillées (…) sur le rôle du Hezbollah, avec l’implication de l’ambassade iranienne à Alger, dans des actions de formation militaire, de livraisons d’armes et d’entraînement à des opérations de guérilla urbaine”, a-t-il déclaré dans un communiqué.

Les livraisons d’armes incluent, selon Rabat, des missiles sol-air Strela “Sam 9” et “Sam 11”, a-t-il précisé à l’AFP en marge d’une conférence euro-africaine à Marrakech.

Le Maroc avait déjà rompu ses relations avec l’Iran début 2009, en dénonçant un “activisme” religieux de Téhéran dans le royaume, avant de les rétablir en 2014.

“Pressions”

Dans un communiqué, Ryad a condamné “fermement l’ingérence iranienne dans les affaires du Maroc via son instrument, la milice terroriste du Hezbollah, qui entraîne les éléments du soi-disant groupe Polisario en vue de déstabiliser la sécurité et la stabilité” du royaume chérifien.

Les Emirats arabes unis et Bahreïn, traditionnellement opposés à Téhéran, ont aussi dit leur solidarité avec le Maroc.

Mis en cause, le Hezbollah a rejeté dès mardi les accusations, et imputé la décision marocaine à des “pressions” des Etats-Unis, d’Israël et de l’Arabie saoudite, trois pays hostiles à l’Iran.

Alger est aussi monté au créneau mercredi. Le ministère des Affaires étrangères a reçu l’ambassadeur du Maroc pour “lui faire part du rejet par les autorités algériennes des propos totalement infondés mettant indirectement en cause l’Algérie”, selon un communiqué relayé par l’agence de presse officielle APS.

Un haut responsable du Front Polisario, Mhamed Khaddad, a affirmé que “le Polisario n’a jamais eu de relations militaires avec le Hezbollah et l’Iran.”

“C’est un mensonge grotesque pour impliquer le Maghreb dans la crise du Moyen-Orient”, a-t-il dit à l’AFP à Alger, accusant Rabat de vouloir “se dérober au processus de négociations auquel vient d’appeler le Conseil de sécurité” sur le Sahara occidental.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi une résolution appelant les deux parties à reprendre les négociations et prolongeant de six mois seulement le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).

Rabat rejette toute solution autre qu’une autonomie sous sa souveraineté.

M. Bourita, qui a nié toute pression extérieure dans sa décision de rompre avec l’Iran, a appelé l’Algérie et le Polisario à appliquer la résolution de l’ONU, notamment en se retirant des zones tampons qui séparent les deux parties du Sahara occidental.

AFP

Voir plus