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Sierra Léone : ces écoles spécialisées, facteurs de discrimination des filles enceintes

Sierra Leone

En Sierra Léone, les filles enceintes sont souvent exclues des écoles ou inscrites dans des écoles spécialisées, conformément à la politique éducative du gouvernement. Mais une politique « discriminatoire » que Freetown promet de corriger.

“J‘étais malheureuse parce que je ne pouvais pas voir mes amis ou les filles de mon village à l‘école, mais j‘étais enceinte, et puis je devais m’occuper de mon enfant, j’aurais préféré autre chose, mais je n’avais pas un choix”. C’est la triste situation vécue par Fatoumata il y a deux ans, quand elle a eu son premier bébé à 15 ans. Et aujourd’hui, la jeune fille-mère en attend un autre.

Le parcours scolaire de Fatoumata s’annonçait donc difficile, voire incertain. Comme toutes les filles sierra-léonaises, Fatoumata était victime d’une règle gouvernementale excluant toute fille enceinte, parce qu‘étant un « mauvais exemple ».

Une mesure qui semble déplaire à des organisations du système des Nations-Unies. Tant la Déclaration universelle des droits de l’enfant de 1959 classe l‘éducation parmi les droits fondamentaux de l’enfant. “Ce n’est pas parce que ces filles sont enceintes que leur éducation doit cesser, très clairement, et nous avons dit au ministre de l‘Éducation : nous voulons que ces filles soient éduquées, pas discriminées, mais le gouvernement ne le permet pas”, déplore Wongani Taulo, secrétaire à l‘éducation au sein de l’UNICEF.

Mais, cette situation pourrait changer sous peu. L’Etat sierra-léonais semble vouloir revenir sur sa politique d’antan. Désormais des filles enceintes poursuivront leurs études en bénéficiant d’un programme souple et allégé. Mais, sans pour autant séparer les filles des garçons. “Il est contre-productif d’isoler les jeunes garçons juste parce qu’ils mettent une fille enceinte. Les garçons ne portent pas d’enfant, mais les filles oui, et ça se voit, c’est la grande différence”, explique Brima Turay, porte-parole du ministère de l‘éducation.

Et d’ores et déjà, près de 5 000 des 14 000 filles inscrites dans ces écoles spéciales sont retournées à l‘école traditionnelle après la grossesse. Mais près des deux tiers d’entre elles restent définitivement exclues du système éducatif.

Un véritable challenge dans un pays où une fille enceinte sur trois est adolescente.

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