Etats-Unis
La signature du décret présidentiel sur l’immigration vendredi 27 janvier a provoqué une tempête aux Etats-Unis et bien au-delà. Le président américain a donc interdit l’entrée de ressortissants pourtant en règle provenant de pays majoritairement musulmans : Iran, Iraq, Libye, Somalie, Soudan, et Yémen pendant trois mois, la suspension du programme d’accueil des réfugiés issus de pays en guerre pendant quatre mois. Les Syriens sont même bannis sans limite de temps…
Trump exécute ainsi une promesse de campagne, voici ce qu’il lisait en meeting, en décembre 2015 :
“Donald J. Trump appellent à une fermeture complète et totale du pays aux musulmans jusqu‘à ce que les représentants de notre pays puissent comprendre ce qui se passe ! Nous n’avons pas le choix !“
Samedi, au lendemain du décret, c’est en ces termes, qu’il a cependant nié que les musulmans étaient la cible de son décret :
“Ce n’est pas anti-musulman. Mais nous sommes totalement préparés. Cela marche bien. Vous le voyez aux aéroports. Vous le voyez partout. Cela fonctionne très gentiment.“
Mais quelques heures après son entrée en vigueur, plusieurs associations de défense des immigrés et des réfugiés, comme l’American Civil Liberties Union (ACLU), ont attaqué ce décret en justice. Dès samedi soir, un juge fédéral de New York leur donnait raison. Une petite victoire pour Anthony Romero, directeur de l’ACLU :
“Nous avons montré aujourd’hui que la justice peut fonctionner. Les tribunaux sont les remparts de notre démocratie. Et quand le Président Trump promulgue des lois ou des ordres exécutifs qui sont inconstitutionnels ou illégaux, les tribunaux sont là pour défendre les droits de chacun.“
Le tribunal de Brooklyn a estimé que le décret sur l’immigration de Trump violait plusieurs aspects légaux comme le processus d’accès au droit d’asile, qu’il ne garantissait plus la même protection à tous en étant discriminatoire, et qu’il n‘était pas conforme à la procédure de l‘élaboration d’une loi fédérale.
Trois juges fédéraux à Boston, Alexandria et Seattle ont suivi le tribunal de Brooklyn et ont empêché momentanément l’expulsion de plusieurs voyageurs interpellés depuis vendredi en vertu du décret.
Mais, pour l’heure, à l‘étranger, les compagnies aériennes appliquent le décret…
Un décret qui est officiellement destiné à “protéger la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux Etats-Unis”.
Mais ni l’Arabie Saoudite, ni l’Afghanistan ou le Pakistan ne sont concernés, autant de pays dont étaient pourtant originaires les terroristes ayant frappé sur le sol américain. L’Egypte, la Turquie et l’Azerbaïdjan, où Donald Trump a des intérêts commerciaux, ne sont pas visés non plus rapporte l’agence Bloomberg. Cela interroge…
Et si ce décret ne mentionne pas spécifiquement l’Islam, Trump a déclaré vendredi qu’il entendait aider les chrétiens de Syrie, et son décret contient une exception qui permettrait de les accueillir sur le sol américain.
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