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Tchad : la contestation anti-Déby ne faiblit pas

Tchad : la contestation anti-Déby ne faiblit pas

Niger

L’opération « ville morte » lancée par la plate-forme de la société civile « Ca suffit » ne baisse pas en intensité au Tchad.

Le mouvement de contestation contre le régime d’Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis maintenant 26 ans, se poursuit. Les marchés sont déserts, les boutiques fermées, la circulation est réduite. Cette situation prévaut tant à Ndjamena la capitale, qu‘à l’intérieur du pays.

Issa Moussa, fonctionnaire au ministère de l’Administration du territoire (le seul à avoir révélé son identité en s’exprimant sur la question) :
“C’est la première fois dans l’histoire de ce pays que les gens respectent de façon unanime un mot d’ordre de la société civile.”

Un autre fonctionnaire (cette fois-ci du ministère de la Justice), qui a requit l’anonymat, ajoute que “les gens sont mécontents et la réussite de cette ville morte s’explique aussi par l’accumulation de frustrations subies par les gens depuis 25 ans.”

La misère et l’impunité font monter la grogne

Les mécontents évoquent la misère criarde dans laquelle vivent les Tchadiens, malgré la rente pétrolière de leur pays. Aussi, l’affaire Zouhoura, du nom de cette jeune Tchadienne violée par des jeunes gens (trois fils de généraux et celui d’un ministre), qui ont filmé leur acte et l’ont posté sur Facebook. Ils montraient ainsi leur victime nue et en larmes. Ce sentiment d’impunité fait monter la colère dans les cœurs des populations, qui aspirent ouvertement à un changement à la tête du Tchad.

Un commerçant du marché central, qui a lui aussi fermé boutique, s’exprimait sur ce scandale, en ces termes : “Nous avons respecté le mot d’ordre à cause de l’humiliation faite à la famille de Zouhoura.”

Un sociologue, qui s’est lui aussi exprimé sans décliner son identité, voit surtout l’ancienneté du pouvoir comme étant la source de la grogne populaire : “Il y a un changement de génération et de mentalité qui est en train de s’opérer.”

“En vérité, l’affaire Zouhoura n’est qu’un prétexte, la petite étincelle qui a mis en branle cette majorité silencieuse qui commence à dire non”, selon l‘éditorialiste de l’ hebdomadaire Le Pays.

De leur côté, les lycéens (dont deux des leurs ont été tués ces derniers jours par la police et l’armée au cours de manifestations) poursuivent leur grève.

La répression, seule réponse du régime

En guise de réponse à toute cette colère et face à l’indignation des populations, le régime d’Idriss Déby interdit toute manifestation et procède à la répression des mouvements de contestation. Interdiction de manifester pacifiquement dans la rue faite ces derniers jours aux lycéens, puis mardi dernier à l’opposition politique menée par son chef de file Saleh Kebzabo. S’ajoutent à cela les coupures des réseaux sociaux (Facebook subit fréquemment depuis le viol de Zouhoura), la censure de l’opération ville morte sur les antennes de la radiotélévision nationale, etc.
La coupure de l’accès aux réseaux sociaux se fait par l’Autorité de régulation de communication électronique et des postes (ARCEPT).

L’opposition politique a apporté, ce vendredi dans un communiqué, son “soutien sans faille à la jeunesse tchadienne qui ne fait que réclamer ses droits.” Elle (l’opposition) lance de même un appel aux Tchadiens, leur demandant de “de tourner cette sombre page de leur histoire en opérant un changement par des voies légales et pacifiques, seul gage pour sortir le pays de ses ornières.”

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