Afrique du Sud
Le ministre sud-africain des finances Pravin Gordhan a présenté mercredi un budget de “crise” teinté d’austérité dans lequel il prévoit des augmentations d’impôts et une réduction des dépenses publiques afin d‘éviter une dégradation de la note de la dette du pays.
2016 est une période délicate pour l’Afrique du Sud qui fait face à une croissance de moins 1 %, à un taux élevé de chômage et une baisse de sa valeur monétaire.
“Nous ne pouvons pas dépenser l’argent que nous n’avons pas. Nous ne pouvons emprunter au-delà de notre capacité de remboursement. Jusqu‘à ce qu’on puisse raviver la croissance et générer plus de recettes, nous devons être durs avec nous-mêmes”, a lancé le ministre devant le Parlement, au Cap.
Pravin Gordhan a dû jouer les équilibristes : satisfaire à la fois les marchés financiers et le gouvernement qui s’apprête à organiser les élections municipales dans quelques mois (entre mai et août), en appelant à une meilleure coopération entre les différents secteurs pour la redynamisation de la croissance. Elle est plombée par la baisse de la demande chinoise, la chute des cours des matières premières et la grave sécheresse qui frappe le pays.
Le discours du ministre ouvrait également la voie aux investissements privés dans les entreprises publiques, de possibles fusions, et la participation d’actionnaires minoritaires dans les affaires à très gros budget. Un dernier point sur lequel les députés devront se prononcer lors de la prochaine session parlementaire.
Regagner la confiance
Il ne sera pas aisé pour Pravin Gordhan (nommé ministre en décembre 2015 après deux changements de ministres en seulement quatre jours), de regagner la confiance des différentes agences de notation. Et ce sera encore moins évident avec cette nouvelle annonce de hausse des taxes sur certains produits tels que l’essence, les boissons sucrées, l’alcool, le tabac et la mise en place de taxes environnementales qui devraient au total rapporter 18 milliards de rands au pays.
L’inquiétude des marchés et la chute du rand provoquées par le départ du ministre des Finances précédent avaient poussé Jacob Zuma à rappeler Pravin Gordhan, qui avait déjà occupé ce poste de 2009 à 2014. Il s’est attaqué au problème de la corruption au sein du gouvernement grâce à un meilleur contrôle des appels d’offres et la valeur des voitures de la flotte gouvernementale sera réduite.
Ces mesures sont censées permettre la fin des abus dans le secteur privé, notamment en ce qui concerne l‘évasion fiscale, et réduire les lourdeurs administratives pour les investisseurs.
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