Haïti : le Premier ministre Ariel Henry bloqué à Porto-Rico

L’avion d’Ariel Henry est resté cloué sur le tarmac de l'aéroport international de Porto Rico. Impossible pour le Premier ministre haïtien de retourner en Haïti, plusieurs jours après la fin de sa visite au Kenya.

 Les gangs armés qui sèment la terreur en Haïti depuis le 29 février, forcent les compagnies aériennes et les avions privés à annuler tous leurs vols jusqu’à nouvel ordre. 

À l'extérieur de l'hôtel où séjournerait le Premier ministre dans la capitale San Juan, un petit groupe d'Haïtiens a brandi des pancartes demandant sa démission.

"Nous sommes ici pour demander la démission du Premier ministre et la tenue d’élections en Haiti afin que ce pays puisse revenir à la normale", explique Leonardo Prophil, porte-parole de la communauté haïtienne de Porto Rico.

En soutien aux Haïtiens, des dominicains étaient également présents. Parmi eux, Jose Rodriguez, président du Comité dominicain des droits de l'homme : "Nous sommes ici à l'appel de la communauté haïtienne résidant à Porto Rico pour protester contre la présence d'Ariel Henry. Il est responsable en ce moment même de l'effusion de sang en Haïti parce qu'il n'a pas organisé les élections comme il aurait dû le faire (…)Nous protestons donc ici pour que ce monsieur quitte Porto Rico puisqu'il est persona non-grata, non seulement pour la communauté haïtienne, mais aussi pour la communauté dominicaine qui est affectée par la situation actuelle en Haïti ", a-t-il déclaré.

L’avion transportant le Premier Ministre Ariel Henry et les membres de la délégation haïtienne n’a toujours pas l’autorisation d'atterrir à l'aéroport international Toussaint Louverture, pour des raison de sécurité. Face à la menace des gangs armés, la République Dominicaine a décidé de fermer son espace aérien et terrestre avec Haïti.

Bloqué hors de son pays pour l'instant, M. Henry semble se trouver dans une impasse alors qu'un nombre croissant d'officiels demandent sa démission ou l'incitent à le faire.

M. Henry avait quitté Haïti le mois dernier pour assister à un sommet de quatre jours en Guyane, organisé par un bloc commercial régional connu sous le nom de Caricom.

 Il avait ensuite quitté la Guyane pour le Kenya la semaine dernière afin de rencontrer le président William Ruto et de faire pression pour le déploiement d'une force de police kenyane soutenue par les Nations unies.