Niger
Le ministre nigérien des Affaires étrangères de Mohamed Bazoum, président renversé par un coup d'Etat au Niger, a fait état lundi de "pogroms" dans la capitale Niamey, sans toutefois préciser contre qui ils étaient dirigés.
"Actuellement à Niamey (...) il y a des pogroms avec des hordes de jeunes excités par la haine raciale et ethnique. (…) C’est pour cela qu'il y a urgence à arrêter cela et à remettre le Niger dans une trajectoire de paix, de stabilité et de progrès économique", a affirmé Hassoumi Massaoudou dans un entretien à RFI et France 24.
Il n'a toutefois pas précisé contre qui était dirigés ces "pogroms". "La parole qui a été libérée à Niamey c’est la parole raciste, la parole d’intolérance", a-t-il dit, ajoutant : "Il faut arrêter ce risque sur la cohésion de notre pays, c’est pour cela il faut agir vite et mettre fin très rapidement à ce qui qui vient de se passer".
Interrogé sur les manifestations en faveur des militaires qui ont pris le pouvoir le 26 juillet, il a relativisé leur importance. "Ceux qui s‘expriment ce sont les pro-junte, car les autres sont sous la menace des tirs et des balles. Ce sont des gens armés contre des gens désarmés", a-t-il analysé.
M. Massaoudou a en outre fermement rejeté les accusations de "haute trahison" portées par le régime militaire contre le président renversé. "La junte n’a aucune légitimité à juger qui que ce soit. Ce qu'ils ont commis c'est plus que de la trahison c’est un acte criminel, ils ne peuvent pas avoir la prétention morale à juger qui que ce soit", a-t-il dit, estimant que "c'est tout à fait ubuesque, surréaliste, d’entendre ces gens-là parler de poursuivre le président Bazoum".
La Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a qualifié lundi de "provocation" les menaces de poursuites judiciaires des autorités militaires contre le président Bazoum pour "haute trahison".
Cette menace est "une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires de la République du Niger de rétablir l'ordre constitutionnel par des moyens pacifiques", selon la CEDEAO.
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