Nigéria
A Abuja jeudi au Nigeria, les dirigeants de la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest ont fait un pas vers une intervention militaire au Niger, visant le retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays. Ils ont ordonné le déploiement de la force en attente de l’organisation régionale.
Tout en poursuivant la recherche d’une solution pacifique à la crise née de la prise du pouvoir par des militaires à Niamey. La CEDEAO tient en effet au rétablissement de Mohamed Bazoum, le président déchu. Alors que la junte militaire vient de former sa première équipe gouvernementale.
"Ordonner au Comité du chef d'état-major des armées d'activer immédiatement la Force en attente de la CEDEAO avec tous ses éléments. Ordonne le déploie ment de la Force en attente de la CEDEAO pour rétablir l'ordre constitutionnel en République du Niger. Souligne son engagement continu pour la restauration de l'ordre constitutionnel par des moyens pacifiques", a déclaré Omar Alieu Touray, Président de la Commission de la CEDEAO.
Le président ivoirien, Alassane Ouattara s’est voulu plus explicite sur l’intervention à venir. Son pays "fournira un bataillon" de 850 à 1.100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin notamment, et que "d'autres pays".
La France a exprimé jeudi soir un soutien total à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) qui a validé l'option militaire pour mettre fin au coup d'Etat au Niger tout en ménageant une ultime chance d'issue pacifique à la crise.
Paris soutient "l'ensemble des conclusions adoptées à l'occasion du sommet extraordinaire" de la CEDEAO à Abuja, y compris la décision d'activer le déploiement d'une "force en attente", a signifié le ministère français des Affaires étrangères.
Au même moment, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken déclarait que son pays soutenait "le leadership et le travail" de l'organisation régionale pour permettre le retour à l'ordre constitutionnel au Niger, sans toutefois approuver explicitement la décision de déployer sa force.
Pour l'heure, la Cedeao espère encore une solution diplomatique, mais son message, relayé par le président ivoirien Alassane Ouattara, aux militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey est très clair: la menace d'intervention est plus que sérieuse et l'opération peut "démarrer dans les plus brefs délais".
Il faut essayer "jusqu'au bout" toute tentative de médiation, résume aussi un responsable occidental, tout en relevant que toutes les tentatives en la matière n'ont pour l'heure rien donné et que les auteurs du putsch restent intransigeants.
Une intervention militaire pour libérer le président élu Mohamed Bazoum, sa femme et son fils, et le rétablir dans ses fonctions pourrait donc se concrétiser très prochainement.
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