Sénégal
Des participants à une concertation nationale pour dissiper les tensions politiques à huit mois de l'élection présidentielle se sont entendus sur le principe de réviser le procès d'un opposant écarté de l'ancien scrutin de 2019 en raison de ses ennuis judiciaires, a indiqué jeudi son parti.
Karim Wade, fils de l'ex-président Abdoulaye Wade au pouvoir de 2000 à 2012, a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Ancien ministre d’État sous le régime de son père, M. Wade, 58 ans, a été gracié en 2016 par le président Macky Sall, et est depuis exilé au Qatar.
"La société civile et l'ensemble des partis (majorité, non-alignés et opposition) ont acté de manière consensuelle la révision du procès de M. Karim Wade", a affirmé à l'AFP jeudi la secrétaire nationale à la communication du Parti démocratique du Sénégal (PDS), Nafissatou Diallo.
Au stade actuel, les consultations n'ont pas permis de lever le flou sur la participation ou non de M. Wade à la présidentielle de février 2024, ainsi que sur celle de l'opposant Khalifa Sall, empêché de se présenter lui aussi en 2019 en raison d'ennuis judiciaires.
Pour le cas de Karim Wade, Mme Diallo affirme qu'il "est électeur et éligible depuis août 2020". Car, dit-elle, son délai d'inéligibilité automatique de cinq ans après sa condamnation est expiré.
Dans un document authentifié par l'AFP, une commission politique du "dialogue national" lancé par le président Macky Sall a par ailleurs proposé mercredi la modification de la loi électorale pour permettre à ceux qui ont été radiés de retrouver leur droit de vote et d'être éligibles.
Cette modification permettrait à Karim Wade et Khalifa Sall d’être candidats en 2024.
Le cas de l'opposant Ousmane Sonko condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs n'a pas été abordé par la commission. Cette condamnation le rend en l'état actuel inéligible pour la présidentielle de 2024. Elle a engendré début juin les pires troubles dans le pays depuis plusieurs années, faisant 16 morts selon les autorités, 24 selon Amnesty international et 30 selon l'opposition.
Les propositions du "dialogue" seront soumises au président Macky Sall qui devrait s'adresser à la nation à la fin du dialogue national. Le président sénégalais, élu en 2012 et réélu en 2019 entretient le flou sur sa volonté de briguer oui ou non un troisième mandat en 2024.
Dans une vidéo largement partagée mercredi sur les réseaux sociaux, M. Sall a promis devant ses partisans une "victoire en 2024" lors d'un déplacement à Paris, sans déclarer officiellement sa candidature.
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