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Mayotte : manifestation pour l'expulsion des sans-papiers

Des personnes chantent lors d'un rassemblement de soutien à l'opération Wuambushu ("Reprendre") à Mamoudzou, sur l'île de Mayotte, le 29 avril 2023   -  
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PATRICK MEINHARDT/AFP or licensors

Mayotte

Plus d'un millier de personnes se sont réunies samedi matin à Mamoudzou pour renouveler leur soutien à l'opération sécuritaire "Wuambushu" menée par les autorités sur l'île de Mayotte et exiger un coup d'arrêt à la délinquance et à l'immigration illégale.

"La mobilisation citoyenne est importante, elle appuie l'action des élus qui ont appelé cette opération pour réclamer notre sécurité et notre liberté", a déclaré à l'AFP Ambdilwahedou Soumaila, le maire du chef-lieu de l'archipel.

"Mamoudzou compte le plus grand bidonville de France (Kawéni, ndlr) et nous ne sommes pas fiers de ce palmarès. Un bidonville, c'est d'abord l'insécurité sanitaire et écologique, c'est l'indignité de la nation", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a lancé une série d'opérations, regroupées sous le nom de Wuanbushu ("reprise" en mahorais), visant à déloger les migrants en situation irrégulière, pour la plupart venus des Comores voisines, des bidonvilles insalubres de Mayotte.

Sur les 350.000 habitants estimés de Mayotte, la moitié ne possède pas la nationalité française.

L'opération vise aussi à lutter contre la délinquance qui sévit dans l'archipel, largement attribuée à la situation sociale et économique explosive de ses bidonvilles.

"Wuambushu" est dénoncée comme "brutale", "anti-pauvres" et violant les droits des migrants par nombre d'associations, mais soutenue par les élus et de nombreux habitants de l'île. 

Le rassemblement de samedi, le deuxième de la semaine, était organisé à l'appel des collectifs de citoyens mahorais.

De nombreux manifestants, pour l'essentiel des femmes, y portaient des T-shirts imprimés de slogans tels que "plan Marshall pour Mayotte", "soutiens aux forces de l'ordre", "Azali (Azali Assoumani, président des Comores, ndlr) occupe toi de ta population".

"On doit partir en métropole pour vivre une vie normale, avoir notre droit de sortir en sécurité le soir. On nous a volé notre jeunesse et pourtant nous sommes l'avenir de Mayotte qui a énormément d'atouts", a déclaré l'une d'elles, Moulaika Antoy, 18 ans, étudiante en BTS tourisme.

Dans la foule, le militant du Collectif des citoyens de Mayotte dont est issue la députée Estelle Youssouffa (Liot), Chafion Abdou a soutenu la dénonciation des migrants illégaux.

"Il faut arrêter avec la mentalité de +c'est mon frère je ne le dénonce pas+", a-t-il défendu. "Il y a un problème de responsabilité à Mayotte avec des citoyens qui doivent arrêter de fournir des justificatifs de domicile à ces gens et aider nos maires à en faire le recensement".

L'opération "Wuambushu" se déroule dans une certaine confusion: la justice a suspendu la démolition d'un bidonville et les expulsions sont entravées par la suspension "jusqu'à nouvel ordre" des traversées de la compagnie SGTM entre Mayotte et l'île comorienne d'Anjouan, malgré la réouverture des ports des Comores.