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Soudan : "Généraux, craignez Dieu !"

La population est à bout, livrée à elle-même, prise en otage par les attaques incessantes et les raids aériens.   -  
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Soudan

Le cessez-le-feu de 72 heures conclu au Soudan sous l'égide des Etats-Unis reste fragile et les évacuations se poursuivent. Selon le Secrétaire général de l'ONU, le conflit risque d'"envahir toute la région et au-delà." Antonio Guterres appelle les belligérants à mettre fin aux hostilités.

"Il incombe aux dirigeants soudanais de placer les intérêts de leur peuple au premier plan. Ce conflit ne sera pas et ne doit pas être résolu sur les champs de bataille avec les corps du peuple soudanais. Le peuple soudanais a exprimé très clairement ses souhaits. Il veut la paix et le rétablissement d'un régime civil par le biais d'une transition vers la démocratie. Les parties au conflit doivent respecter le cessez-le-feu de 72 heures négocié par les États-Unis et se réunir pour établir une cessation permanente des hostilités", a dit le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Ceux qui ne peuvent pas quitter Khartoum, tentent de survivre. Pénuries de nourriture, d'eau, de médicaments et de carburant deviennent extrêmement graves, en particulier dans la capitale et dans les régions avoisinantes.

"La population n’a accès à rien. La trêve doit permettre aux gens de sortir, d'aller acheter ce dont ils ont besoin et de rentrer chez eux, mais il n'y a personne dehors parce que les habitants ne sont pas rassurés. C'est la troisième trêve, mais les gens ont toujours peur. Hier soir et jusqu'à ce matin, c’était plutôt calme, mais à présent, on peut entendre les tirs et le bruit d'autres armes, donc personne ne bénéficie de la trêve", raconte un habitant de la capitale.

La population est à bout, livrée à elle-même, prise en otage par les attaques incessantes et les raids aériens menés par les paramilitaires du général Mohammed Hamdane Daglo, "Hemetti", qui s'opposent à l'armée du général rival Abdel Fattah al-Burhane.

"Nous en avons assez, nous ne pouvons pas quitter nos maisons, même s'ils nous le demandaient. Nous allons mourir dans nos maisons, nos enfants sortent le matin pour nous apporter de l'eau et ils reviennent le soir, nous n'avons même pas d’eau potable. Combien de temps encore Général Burhan ? Combien de temps encore général Hemetti ? Messieurs, craignez Dieu pour la façon dont vous nous traitez. Le pouvoir n'est que dans les mains de Dieu, la nation entière prie contre vous", prévient une autre habitante de Khartoum.

Onze jours après le début des combats qui ont fait plus de 459 morts et plus de 4 000 blessés selon l'ONU, il n’y aurait pour l'instant aucun signe clair que l'un ou l'autre des deux généraux est prêt à vraiment négocier. Tenter de fuir semble toujours la seule option actuellement pour la population. 

Jusqu'à 270 000 personnes pourraient encore rejoindre le Tchad et le Soudan du Sud, selon l'Onu.

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