Tunisie
Le chef de la diplomatie syrienne effectue une visite officielle de trois jours en Tunisie afin de rétablir des relations diplomatiques rompues depuis 2012 pendant la guerre civile qui a suivi la répression brutale par le président Bachar al-Assad des manifestations de masse contre son régime.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Faisal Mikdad, a rencontré son homologue tunisien Nabil Ammar peu après son arrivée lundi soir. Aucun détail n'a été divulgué sur ces entretiens ni sur le programme de M. Mikdad pour mardi et mercredi.
La visite a pour but de contribuer au rétablissement des relations bilatérales, a déclaré le ministère tunisien des affaires étrangères dans un communiqué.
Cette décision est un exemple flagrant de l'évolution de la situation dans la région au cours de la dernière décennie. La Tunisie a été le berceau des mouvements pro-démocratiques du Printemps arabe qui se sont étendus jusqu'à la Syrie en 2011, et a longtemps figuré parmi les plus fervents critiques d'Assad. Mais aujourd'hui, les dirigeants tunisiens reviennent à l'autoritarisme et s'allient à nouveau à la Syrie d'Assad.
Au début du mois, le président tunisien Kais Saied a ordonné la nomination d'un ambassadeur dans la capitale syrienne, Damas. Cette décision fait suite à celle du gouvernement syrien de rouvrir son ambassade à Tunis et de nommer un ambassadeur.
En février, M. Saied avait annoncé sa décision de relever le niveau de la représentation diplomatique tunisienne à Damas, tout en soulignant que la crise à laquelle est confronté le gouvernement d'Assad était "une affaire interne qui ne concerne que le peuple syrien". Cette décision a été prise au moment même où la Tunisie envoyait une aide humanitaire d'urgence à la Syrie à la suite du tremblement de terre qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le pays et en Turquie voisine.
La visite de M. Mikdad en Tunisie est la deuxième étape d'un voyage qui a commencé en Algérie, l'un des rares pays arabes à avoir maintenu des relations diplomatiques pendant la guerre civile en Syrie.
Elle intervient alors que l'influent dirigeant islamiste tunisien Rached Ghannouchi a été arrêté à la suite d'une perquisition policière, selon son avocat, une mesure dénoncée par ses partisans comme un effort accru du président pour étouffer l'opposition tunisienne. M. Ghannouchi, chef du parti Ennahdha, est le principal détracteur de M. Saied.
La semaine dernière, M. Mikdad s'est également rendu en Arabie saoudite. Les deux pays ont annoncé qu'ils s'apprêtaient à rouvrir leurs ambassades et à reprendre leurs vols pour la première fois depuis plus de dix ans.
La Syrie a été largement rejetée par les gouvernements arabes à la suite de la répression brutale des manifestants par M. Assad en 2011. La rupture des relations a abouti à l'éviction de la Syrie de la Ligue arabe.
Toutefois, ces dernières années, alors qu'Assad consolidait son contrôle sur la majeure partie du pays, les voisins de la Syrie ont commencé à prendre des mesures de rapprochement.
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