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Tunisie : les étudiants subsahariens exigent des mesures contre le racisme

Un étudiant consulte son téléphone portable sur le campus de l'université ESPRIT, spécialisée dans les cours d'ingénierie et de gestion, le 13 mars 2023 à Tunis.   -  
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FETHI BELAID/AFP or licensors

Tunisie

En Tunisie, des milliers d'étudiants d'Afrique subsaharienne, effrayés par la vague de violence racistes qui a suivi les commentaires du président Kais Saied sur l'immigration clandestine exigent des mesures concrètes pour les protéger.

La violence a éclaté après que M. Saied a accusé les "hordes d'immigrés clandestins originaires d'Afrique subsaharienne" d'être à l'origine de la plupart des crimes commis en Tunisie et a allégué l'existence d'un "complot criminel" visant à modifier la composition démographique du pays. 

Selon Christian Kwongang, président d’une association représentant les étudiants subsahariens en Tunisie, les violences sont également policières.

"Les chiffres sont assez fluctuants. Les arrestations sont de 400 interpellations. Plus de 40 à 50 étudiants durant ces deux, trois dernières semaines qui sont restés en détention dans les postes de police et sont donc allés directement en prison. Heureusement, aujourd’hui la plupart ont été relâchés,'' explique Christian Kwongang. 

Pendant plusieurs semaines, le président de l’AESAT a invité les étudiants à ne pas aller en cours et à sortir qu’en cas d’urgence, en exigeant une politique concrète pour la sécurité des étudiants. Il prévient que la recrudescence des attaques racistes pourrait empêcher les étudiants subsahariens de venir étudier en Tunisie. 

"Durant nos échanges avec le ministère de l’Enseignement supérieur, on leur a fait comprendre que si vous voulez garder ces étudiants et si vous voulez montrer au peuple africain que la Tunisie est un pays sûr, il faut mettre en place des politiques plus concrètes et plus sûres. Sinon, on a peur que, dans les années à venir, il n’y ait quasiment plus d’étudiants en Tunisie," ajoute-t-il.

Le ministère de l’enseignement supérieur qui considère ces actes comme isolés a mis en place des cellules de communication et des points de contact dans chaque établissement pour signaler tout incidents discriminatoires.  Les autorités auraient également commencé à rationaliser l'octroi des permis de séjour et ont promis la création d'une agence pour l'accueil des étudiants étrangers.

Selon Malek Kochlef, directeur de la coopération internationale au ministère de l'enseignement supérieur :  

"Le ministère a d’abord voulu passer un message pour rassurer, pour revoir un peu les demandes nouvelles et récurrentes des étudiants internationaux. Nous avons travaillé, le gouvernement a travaillé sur les questions des conditions de séjour, de cartes de séjour. Et là, j’aimerais bien rappeler qu’en Tunisie, l’essentiel des étudiants internationaux viennent en Tunisie sans visas. Donc le processus est plutôt expéditif et simple."

Depuis les propos du président tunisien, plusieurs ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne ont demandé à être rapatriés. 

Au moins 100 étudiants ont été rapatriés d'urgence, principalement au Mali, en Côte d'Ivoire, en Guinée et au Niger.

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