Maroc
Une demi-finale de Coupe du monde au Qatar, un sacre en Champions League féminine, une finale de la CAN Dames ou encore la victoire du Wydad Casablanca en Champions League masculine, l’année 2022 a été particulièrement faste pour le foot marocain. Une montée en puissance qui n’est cependant pas le fruit d’un hasard.
C’est une page de l’histoire qui mettra du temps à s’effacer des mémoires : les vibrations de tout un continent, debout comme un seul homme derrière les Lions de l’Atlas, les yeux pleins d’étoiles. Les débris du plafond de verre brisé au Qatar par les Marocains arrosent les fleurs de l’espoir. Bien que brisé aux portes de la gloire, le rêve d’un sacre africain en Coupe du Monde commence à prendre les airs d’une réalité de plus en plus proche.
Une révolte qui porte les empreintes de jeunes talents comme Achraf Hakimi, Hakim Ziyech, Noureddine Amrabat et consorts. Une génération dorée qui a écrit au Mondial 2022 la plus belle page de l’histoire du football marocain.
Les frissons de la campagne glorieuse du Qatar et la mobilisation exceptionnelle à l’accueil des héros en ont fait oublier les exploits des autres représentants du Royaume chérifien sur la scène continentale. En effet, il n’y a pas eu que l’épopée des Lions de l’Atlas en 2022 une année footballistiquement marocaine. Le Wydad Casablanca a remporté la Ligue des Champions masculine, le FUS de Rabat celle des dames.
Un peu plus tôt, les Lionnes ont, pour la première fois de l’histoire, disputé une finale de Coupe d’Afrique des Nations (perdue face à l’Afrique du Sud). "Certains pensent que les résultats du Maroc sont le fruit du hasard, c’est loin d’être le cas", coupe déjà Omar Khyari, conseiller du président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF).
Des succès bien préparés
En effet, les récents succès du football marocain ne semblent rien devoir au hasard. À coups d’investissements colossaux, le Royaume chérifien s’est offert les moyens de ses ambitions de s’imposer sur le continent comme un géant. Un plan de développement ambitieux qui commence aujourd’hui à porter ses fruits.
"En réalité, nous avons pris notre propre modèle. D’abord, nous nous sommes concentrés sur les infrastructures, Nous avons construit de nouvelles infrastructures comme le complexe Mohamed VI. On a également travaillé sur la création de centres de formation pour nos clubs… Ensuite, nous avons travaillé sur la gouvernance des clubs. Si nous voulons avoir une bonne équipe nationale de football, une des meilleures, il nous faut des clubs solides. Pour avoir des clubs solides, il faut que ces clubs aient des finances saines, une gestion qui soit moderne", explique Omar Khyari.
Le complexe Mohammed VI est effectivement une véritable merveille bâtie sur près de 30 hectares. Il comporte des résidences, quatre terrains de football en gazon naturel, trois en synthétique, un terrain couvert, un de Beach soccer et aussi un bassin olympique en plein air. Rien que ça.
"Côté infrastructures, le Maroc n’a rien à envier aux Européens. Lorsque vous voyez ce complexe, vous vous dites que le Maroc va dominer le football africain dans les années à venir", consent le sélectionneur des Lions de l’Atlas du Beach Soccer, le Sénégalais Ngalla Sylla. L’Académie du Raja de Casablanca en est également un autre symbole.
Un véritable hub footballistique
Aujourd’hui, le Maroc est devenu un véritable hub pour le football continental. Avec ses infrastructures ultramodernes, dont six stades homologués par la CAF et la FIFA, le Royaume chérifien s’est, en effet, forgé une solide réputation dans l’organisation des grandes compétitions. "Les grands stades du royaume ont été construits à partir de 2006 pour répondre au cahier des charges et aux normes pour l’organisation des compétitions à l’échelle continentale, mais aussi à l’international. Le grand stade de Marrakech en fait partie… Ces stades nous permettent donc de recevoir ces événements, mais aussi en termes d’évolution du championnat marocain et des compétences marocaines", assure Rachid Neyfi, directeur du grand stade de Marrakech.
Ces infrastructures ont notamment permis au Maroc d’accueillir pour la troisième fois cette année la Coupe du monde des Clubs (remportée par le Real Madrid). Il a également abrité ces dernières années le CHAN, les CAN U17 et U23, la CAN féminine et aussi la Ligue des Champions féminine. Le Royaume accueille également, dans le cadre d’une coopération entre la FRMF et d’autres fédérations du continent, les matchs internationaux de plusieurs sélections africaines dépourvues de stade homologués.
Ce qui fait aujourd’hui du Maroc une plaque tournante du football africain et mondial. Un argument de taille dans sa candidature pour l’organisation de la CAN 2025. Un tournoi que le Royaume chérifien n’a plus accueilli depuis 1988. Une éternité déjà...
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