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Au moins 73 migrants "présumés morts" au large de la Libye

Au moins 73 migrants "présumés morts" au large de la Libye
Des migrants se retrouvent à l'eau tandis que d'autres s'accrochent à un centifloat avant d'être secourus par une équipe du Sea Watch-3, le 18 octobre 2021   -  
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Valeria Mongelli/Copyright 2021 The AP. All rights reserved

Libye

Au moins 73 migrants sont portés disparus et présumés morts à la suite d'un naufrage mardi au large des côtes libyennes, a indiqué mercredi dans un communiqué l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Il s'agit de la dernière tragédie impliquant des migrants en quête d'une vie meilleure en Europe.

"Sept survivants, qui ont regagné les côtes libyennes dans des conditions extrêmement difficiles, sont actuellement hospitalisés", précise l'OIM, ajoutant que jusqu'à présent 11 corps avaient été récupérés par le Croissant-Rouge libyen et la police locale.

Le navire qui a coulé transportait environ 80 personnes au total et était en route pour l'Europe, a ajouté l'organisation onusienne. L'embarcation aurait quitté le village de Qasr al-Khayar, à 80 km à l'est de la capitale, Tripoli.

Cette dernière tragédie porte le nombre de morts en Méditerranée centrale - l'une des voies privilégiées par les migrants tentant de rejoindre le continent européen - à plus de 130 morts depuis le début de 2023, selon le recensement fait par l'OIM. En 2022, plus de 1 450 décès avaient été enregistrés par l'OIM.

"La Méditerranée centrale reste la traversée maritime migratoire la plus meurtrière au monde, faisant chaque année le plus grand nombre de morts", rappelle encore l'agence onusienne qui juge la situation "intolérable".

Une "action concrète des Etats est nécessaire pour accroître la capacité de recherche et de sauvetage, établir des mécanismes de débarquement clairs et sûrs ainsi que des voies de migration sûres et régulières afin de réduire les voyages dangereux", estime l'OIM.

Début janvier, plusieurs ONG internationales engagées dans des opérations de secours aux migrants en Méditerranée avaient dénoncé la volonté du gouvernement italien d'extrême droite "d'entraver l'assistance aux personnes en détresse".

Elles pointaient les effets croisés d'un décret obligeant les navires à se rendre "sans délai" vers un port italien après chaque sauvetage et l'assignation désormais habituelle de ports très éloignés, réduisant les capacités d'assistance.

En première ligne, l'Italie est depuis des années l'une des principales portes d'entrée de l'immigration par voie maritime de l'Afrique vers l'Europe avec un record de 180 000 arrivées en 2016. Rome espère notamment obtenir une redistribution automatique des migrants arrivant sur son territoire mais cette idée se heurte à de fortes résistances de nombreux pays de l'UE.

Ces dernières années, la Libye est devenue le principal point de transit pour les migrants d'Afrique et du Moyen-Orient qui tentent de gagner l'Europe. Ce pays riche en pétrole a plongé dans le chaos à la suite d'un soulèvement soutenu par l'OTAN qui a renversé et tué l'autocrate de longue date Mouammar Kadhafi en 2011.

Les trafiquants d'êtres humains ont profité du chaos pour faire passer des migrants à travers les longues frontières de ce pays avec six nations. Les migrants sont ensuite généralement entassés dans des bateaux en caoutchouc mal équipés et partent pour des voyages maritimes risqués.

Les pays européens ont poussé les autorités libyennes et les garde-côtes à détenir et à intercepter les migrants qui tentent de rejoindre les côtes européennes. Beaucoup de ceux qui ont été interceptés et renvoyés en Libye - y compris des femmes et des enfants - sont détenus dans des centres gérés par le gouvernement où ils subissent des abus, notamment des actes de torture, des viols et des extorsions, selon des groupes de défense des droits

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