Sénégal
Des centaines de Sénégalais ont manifesté vendredi à Dakar pour réclamer des poursuites judiciaires après les nombreuses irrégularités relevées dans un rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds anti-Covid, a constaté un journaliste de l'AFP.
Sous les cris de "Aux voleurs !" et "Vous n’allez pas digérer nos milliards!", la foule s'est rassemblée place de la Nation à Dakar à l'appel d'une douzaine d'organisations de la société civile.
Un important dispositif policier était déployé autour de la place pour encadrer ce rassemblement autorisé par le préfet, et soutenu par l'opposition, qui n'a eu de cesse ces derniers jours de dénoncer "le vol" des autorités.
Mi-décembre, un audit de la Cour des comptes du Sénégal sur le "Fonds de riposte contre les effets du Covid-19" d'un montant de plus de 740 milliards de FCFA (plus de 1,1 milliard d'euros), financé par des bailleurs et l'Etat en 2020 et 2021, a pointé des "manquements", des "surfacturations" ou encore des "absences de justificatifs" des dépenses.
La société civile exige la démission de toutes les personnes mises en cause et le remboursement des détournements présumés.
Le gouvernement s'est défendu en soulignant que les manquements relatés portent sur moins d'un pour cent du montant total du fonds et a promis de suivre les recommandations de la Cour des comptes.
"Que justice soit faite. Qu’ils soient camarades de parti ou beaux-frères du président, tous ceux qui ont détourné les fonds doivent être jugés au plus vite", a clamé à la tribune Alioune Tine, fondateur d'Afrikajom center et figure de la société civile.
"Je suis là pour dénoncer l’impunité et l’impartialité de la justice. Je suis outré de voir que nos dirigeants ont détourné nos milliards alors qu’on était entre la vie et la mort", s'est insurgé Papis Diatta, un manifestant de 35 ans.
Le slogan "Non au 3e mandat" figuraient sur plusieurs pancartes, en raison du doute qui persiste sur la décision du président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, de se représenter à la présidentielle de 2024.
Les manifestants ont également scandé le nom et appelé à la libération de Pape Alé Niang, un journaliste détenu plus d'un mois pour "divulgation d'informations de nature à nuire à la Défense nationale", libéré, puis renvoyé en détention le 20 décembre.
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