Nigéria
Après 5 ans de détention, le dirigeant de la minorité chiite du Nigeria, Ibrahim Zakzaky, et sa femme, accusés de meurtre, ont retrouvé leur liberté. Ils ont été relaxés ce mercredi 29, par le tribunal de Kaduna dans le nord du pays.
Incarcéré depuis décembre 2015, le couple Zakzaky s’était retrouvé entre les mains de la justice après un épisode de violences lors d’un culte religieux à Zaria au Nord du Nigeria. Lors des événements, l’armée était intervenue faisant plus de 350 morts, selon des organisations de défense des droits de l’Homme faisant plus de 350 morts. S’agissant Mr Zakzaky et sa femme, ils furent accusés du meurtre d'un soldat lors de ces manifestations.
À la suite de leur libération, un des avocats de Ibrahim Zakzaky et son épouse a affirmé à l’AFP que "la Cour a relaxé et acquitté le cheikh Ibrahim Zakzaky et sa femme de toutes les accusations portées contre eux. Ils ont été libérés aujourd'hui." Néanmoins, même s’ils ont été relâchés, ils n’ont pas fini d’affronter les tribunaux puisque Dari Bayero, principal représentant du parquet à affirmer vouloir entamer une procédure d’appel.
"Le tribunal a jugé qu'aucun des témoins que nous avons présentés au tribunal n'avait apporté de preuve convaincante de leur culpabilité", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Cela ne signifie pas qu'ils ne peuvent plus être poursuivis (...) nous allons certainement présenter des accusations en appel", a-t-il ajouté.
Quant au couple Zakzaky, ils souhaitent être dédommagés pour ces cinq années passées derrière les barreaux. En ce sens, leur avocat a affirmé qu'ils allaient "certainement demander des dommages et intérêts au gouvernement de l'État de Kaduna pour toutes les privations et les souffrances subies."
Car malgré qu’un tribunal fédéral avait jugé illégale la détention du chef religieux membre du Mouvement islamique du Nigeria (MIN) et ordonné sa libération fin 2016, la décision n'avait jamais été exécutée.
Inspiré par la Révolution islamique en Iran à la fin des années 1970, le MIN jusqu'à aujourd'hui est encore proche de Téhéran même s'il rencontre une grande hostilité au Nigeria. Dans le pays, l'élite musulmane sunnite affiche ses affinités avec l'Arabie saoudite au grand jour, quand bien même le mouvement a été interdit par les autorités en 2019.
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