Tunisie
Premières visites étrangères pour le président tunisien depuis ses décisions de dimanche. Les ministres des affaires étrangères marocain et algérien Nasser Bourita et Ramtane Lamamra ont été reçu au palais présidentiel mardi à Tunis. Une manière pour les pays voisins de réaffirmer leur solidarité entre pays du Maghreb.
Depuis les annonces faites par Kaïs Saïed, le principal parti d'opposition Ennahdha continue de crier au coup d'état. Mais le parti n'est pas le seul à critiquer les mesures prises par le président, idem pour les députés qui voient leurs activités gelées pendant 30 jours.
"Personne, experts en droit constitutionnel, députés, partis politiques, société civile, personne ne doute que ces décisions constituent un coup d'État contre la Constitution et une violation manifeste de l'article 80 de la Constitution", a déclaré Noureddine Bhiri, l'un des représentants du bloc parlementaire Ennahdha.
"Le régime républicain est fondé sur la règle de la séparation des pouvoirs et la décision du président de la République a placé tous les pouvoirs - judiciaire, législatif, exécutif - entre ses mains. Elle est donc constitutionnellement rejetée et contraire aux principes de la République, cela doit être annulé."
L'article 80 de la Constitution permet en grande partie les mesures prises par le président. Grande absente, la Cour constitutionnelle sert pourtant de garde-fou dans cet état d'urgence permis l'article 80. Censée être créée en 2014, sa mise en œuvre a sans cesse été retardée.
En attendant, le président a promis de nommer un nouveau chef de gouvernement. D'autres mesures devraient suivre très prochainement.
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