Etats-Unis
Le plus célèbre des réseaux sociaux le fait savoir sans détour. Ses utilisateurs sont constamment surveillés, surtout en ce qui concerne leur localisation. La plateforme avance comme arguments ‘‘des raisons de sécurité et des fins publicitaires’‘.
Lorsque vous vous connectez à Facebook, vous êtes automatiquement localisé. Le géant de l’Internet le fait savoir en ces termes, dans un courrier qu’il a adressé au Sénat des Etats-Unis le jeudi dernier :
“Même si quelqu’un n’active pas les données de localisation, Facebook peut tout de même déterminer en partie leur emplacement grâce aux informations qu’ils fournissent à travers leurs activités et leurs connexions sur nos différents services.”
Cette révélation est certainement une réponse à la demande de deux membres du Sénat. Il y a un mois en effet, les sénateurs Chris Coons (démocrate) et Josh Hawley (républicain) adressaient un courrier à Facebook, lui demandant de s’expliquer sur la manière dont le réseau social parvenait à collecter les informations sur ses utilisateurs.
Dans leur courrier, les deux sénateurs se sont interrogés comme suit : “Nous nous inquiétons de l‘éventualité que Facebook puisse ne pas offrir à ses usagers le niveau de contrôle (sur leurs données) que les paramètres laissent entendre.”
Partageant ce mardi le tweet d’une journaliste de The Hill (site Web américain basé à Washington, NDLR) qui a publié les trois premières pages de la lettre du réseau social, Josh Hawley a martelé que “Facebook admet”.
Et Hawley de poursuivre : ‘’ Même si vous désactivez l’option ‘position’, ils continuent de traquer votre emplacement pour faire de l’argent (en vous envoyant des publicités, notamment).’‘
Avant d’interpeller le Congrès américain en ces termes : “Pas de contrôle sur vos infos personnelles. (…) C’est pour ça que le Congrès doit agir”.
Facebook, réagissant à la demande des sénateurs, se défend en affirmant que la localisation de ses abonnés leur permet de partager les informations sur les endroits où ils se trouvent, ce qui, toujours selon le réseau social, leur permettrait de faire des recherches dans un périmètre donné.
Ces informations “nous aident à mettre en avant des contenus plus appropriés et à améliorer les publicités”, explique Facebook.
L’adresse IP, ce talon d’Achille des internautes
Vous ne voulez pas être ‘‘tracés’‘ par la plateforme et vous désactivez de ce fait la géolocalisation ? Qu’importe. Facebook a en sa possession des ‘‘indices’‘ pour vous ‘‘pister’‘.
Le meilleur moyen pour lui de vous localiser est l’adresse IP de votre appareil. En d’autres termes, la numérotation de votre périphérique qui permet d‘établir l’identification d’une connexion sur Internet. Faut-il le préciser, cette numérotation est unique, donc, spécifique à votre périphérique (votre appareil). Du coup, pour les internautes désireux se réfugier dans l’intimité, cela devient tout simplement impossible.
Mais Facebook prétend tout de même se limiter à la ville et au code postal dans sa politique de localisation, soulignant ne pas aller au-delà pour des ‘‘raisons de sécurité’‘.
Chaque jour, la firme californienne du jeune milliardaire Mark Zuckerberg (voir photo) enregistre les données personnelles de ses 2,2 milliards d’abonnés, qu’ils soient sur Facebook ou les autres plateformes du groupe (Instagram, Messenger et WhatsApp). La raison de toute cette collecte d’informations ? Le ciblage des profils d’utilisateurs à des fins publicitaires. En clair, l’enjeu ici n’est autre que l’argent, gagné en attirant les annonceurs vers des profils jugés attrayants.
Sur les cinquante Etats que comptent les Etats-Unis, la Californie est le seul à avoir ratifié une loi garantissant la protection de la vie privée et des données personnelles des consommateurs notamment des réseaux sociaux. Jusqu‘à ce jour, nombreux sont les élus qui demandent une loi fédérale à ce sujet, mais leur souhait ne rencontre pour l’instant aucune oreille attentive.
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