Bienvenue sur Africanews

Merci de choisir votre version

Regarder en direct

Economie

business

Les difficultés du géant électrique Eskom pourraient plomber l'économie sud-africaine

Les difficultés du géant électrique Eskom pourraient plomber l'économie sud-africaine

Afrique du Sud

Face au déficit budgétaire croissant exacerbé par les coûts liés à l’entreprise publique d‘électricité Eskom, Tito Mboweni, le ministre des finances sud-africain pourrait revoir ses objectifs à moyen terme.

Selon un sondage mené par l’agence Reuters auprès de 14 économistes, le ministre des Finances Tito Mboweni prévoyait que le déficit budgétaire passerait à 6,05 % du produit intérieur brut, comparativement à une projection de 4,5 % en février pour l’année qui a débuté en avril.

Selon le sondage, le déficit du prochain exercice s‘établirait à 5,6 % du PIB, comparativement à une prévision de 4,3 % en février.

“Les prévisions de déficit budgétaire devraient se creuser quelque peu à court terme jusqu‘à ce que les recettes fiscales soient plus efficaces “, a expliqué Annabel Bishop, économiste en chef chez Investec.

Jeffrey Schultz, économiste à BNP Paribas, a déclaré qu’un soutien public supplémentaire à Eskom réduirait le PIB de 1,2 % au cours des deux prochaines années.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré lundi que le gouvernement annoncera bientôt la nomination d’un directeur général permanent pour l’entreprise publique Eskom, après la réintroduction, la semaine dernière, d’une panne de courant.

“La stratégie de redressement à long terme d’Eskom publiée plus tard ce mois-ci devrait également indiquer qu’une restructuration de la dette d’Eskom est sur le point d‘être réalisée, avec une bonne chance qu’une part saine de la dette garantie de l’Etat, qui représente près de 7% du PIB d’Eskom, passe au bilan souverain “, a ajouté Jeffrey Schultz.

Ce service public en crise, qui produit plus de 90 % de l‘électricité de l’Afrique du Sud, a été entravé par des problèmes techniques et financiers. Il a imposé des jours de coupures d‘électricité la semaine dernière après qu’un certain nombre de ses groupes turbines-alternateurs sont tombés en panne.

La dette de l’entreprise s‘élevait à plus de 440 milliards de rands (29,94 milliards de dollars) en 2018/19, date à laquelle l’entreprise a enregistré une perte annuelle de 20,7 milliards de rands.

Les agences de notation, vont-elles dégrader la note sud-africaine ?

Aussi pauvres que soient les finances du pays, les économistes prédisent à l’unanimité que l’Afrique du Sud pourrait éviter une dégradation de sa côte de crédit lorsque Moody’s examinera sa situation ce mois-ci.

Toutefois, Elize Kruger, économiste chez NKC African Economics et Mpho Tsebe, économiste à la Rand Merchant Bank, s’attendent à ce que Moody’s abaisse sa perspective de stable à négative le 1er novembre. Certains économistes estiment qu’un déclassement suivra dans 12 mois ou plus.

Le mois dernier, Moody’s a déclaré que les risques budgétaires et les contraintes politiques pesant sur la réforme économique en Afrique du Sud se reflétaient dans sa cote de crédit actuelle, un cran au-dessus de la note spéculative. Mais le maintien de cette cote dépendait de la rapidité avec laquelle le gouvernement mettait en œuvre les réformes promises, a-t-il dit.

Une majorité d‘économistes ont déclaré qu’un ratio de la dette au PIB supérieur à 70 % serait considéré comme un signal d’alarme pour l’Afrique du Sud, mais qu’il faudrait plus de cinq ans pour y parvenir.

Le ratio se situe actuellement autour de 57 %. Une enquête distincte réalisée la semaine dernière prévoyait que la croissance économique resterait sous pression à 0,6 % cette année et à 1,2 % l’an prochain.

Reuters

Voir plus