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Au Tchad, les victimes de Hissein Habré réclament justice

Tchad

Un arrêt condamnant les ex agents de la DDS, la direction de la documentation et de la sécurité, pour assassinats, tortures, séquestrations, détentions arbitraires et autres actes de barbarie commis sous le règne de Hissein Habré de 1982 à 1990. Depuis plus de 4 mois, des victimes organisent tous les jours des mouvements pacifiques pour exiger des autorités tchadiennes l’exécution judiciaire rendue il y a 4 ans.

“Le gouvernement est resté sourd ! On maintient jusqu’au bout. Nous ne sommes pas fatigués, on maintient seulement. Il faut qu’il nous réponde. Nous sommes aussi des Tchadiens et il est le père de la Nation, pourquoi ne pas nous répondre ?”, interroge Minguebeye Naomie, vice-présidente de l’association des victimes du régime d’Hissein Habré (AVRHH).

Pour l’avocate de ces victimes, Maître Jacqueline Moudeina qui s’est battue plus de 20 ans pour obtenir la condamnation de Hissein Habré et de ses complices, le Tchad a réussi son coup : celui d’organiser ce procès pour ne pas que ses bourreaux aillent témoigner à Dakar comme l’avait revendiqué les chambres africaines extraordinaires.

“Quand nous avons déposé plainte contre les ex-agents de la DDS, ces plaintes sont restées tranquillement dans le tiroir du juge d’instruction, qui subissait beaucoup de pressions. Et parce que le dossier à l’extérieur a pris un peu d’ampleur, tout de suite le Tchad a réagi parce que le Tchad ne voulait pas que ces ex-agents de la DDS qui ont été demandés au niveau de la Cour à Dakar, le Tchad ne voulait pas qu’ils y aillent donc il fallait court-circuiter les Chambres africaines extraordinaires en acceptant d’organiser un procès au niveau du Tchad”, explique-t-elle.

Le 25 mars 2015, la cour criminelle spéciale de N’Djamena a condamné 20 ex-agents de la DDS à des travaux forcés allant de 5 à 20 ans pour les uns, à perpétuité pour d’autres. Cet arrêt ordonne également le paiement aux victimes d’une somme de 75 milliards de FCFA à titre de dommages et intérêts. A ce jour, elles n’ont toujours rien reçu.

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