Afrique du Sud
Et l‘économie sud-africaine bascule de nouveau. Les chiffres du second trimestre 2019 publiés mardi par l’autorité de la statistique brosse un tableau sombre sur l’emploi dans l‘économie la plus industrialisée d’Afrique. Sur cette période, le chômage a culminé à 29 %, le plus haut niveau jamais enregistré en une décennie. Dans les faits, ce pourcentage représente une augmentation de chômeurs de 573 000 au cours de l’année écoulée, pour seulement 21 000 emplois créés. S’il en était encore besoin, ces chiffres viennent illustrer la déprime de l‘économie sud-africaine.
Coup du hasard ? Ces statistiques ont été rendus public le jour même où la compagnie d‘électricité sud-africaine, qui broie elle-aussi du noir, a annoncé des pertes de quelque 20 milliards de rands (1,4 milliard de dollars) au cours de l’exercice précédent. Eskom fournit environ 95 % de l’électricité du pays et est au centre des efforts du président Ramaphosa pour expurger les entreprises publiques de la corruption et de la mauvaise gestion.
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Depuis son arrivée au pouvoir en mai dernier, c’est bien cela le défi du président sud-africain, assainir les finances publiques en luttant efficacement contre la corruption. Mais les populations s’impatientent et espèrent des résultats effectifs.
Quand Ramaphosa a remporté les élections en mai, « nous nous attendions à un plan d’urgence solide pour relever les défis économiques et les problèmes de chômage », a déclaré Lumkile Mondi, chargée de cours en économie à l’Université de Witwatersrand. « Mais cela n’a pas été fait et tout ce que nous avons eu jusqu‘à présent, ce sont des querelles politiques. Le parti au pouvoir est plus préoccupé par la politique du pouvoir que par la santé de l‘économie. C’est pourquoi ces chiffres ne sont pas nécessairement inattendus », a déclaré Mondi.
Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis les premières élections démocratiques du pays, est secoué par des luttes intestines entre, d’un côté, les alliés du président Cyril Ramaphosa, et de l’autre, ceux de son prédécesseur Jacob Zuma – accusé d’avoir tiré l’ANC vers le bas à cause de scandales de corruption à répétition.
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