Gabon
Le retour d’Ali Bongo ne parvient pas à calmer les ardeurs de son opposition, qui exige qu’il se soumette à un examen médical. Comme quoi, la santé du numéro Un gabonais alimente toujours le débat dans son pays. Explications.
A peine rentré, Ali Bongo se voit interpeller par son opposition. Celle-ci, animée par le doute quant à sa capacité à diriger son pays, lui demande de se soumettre à une ‘‘expertise médicale’‘.
Le noyau de cette démarche et constitué du collectif ‘‘Appel à agir’‘ (une coalition qui regroupe en son sein dix personnalités de l’opposition et de la société civile, NDLR), de Marc Ona, issu de ‘‘Tournons la page’‘ et de l’universitaire Noël Boudzanga.
Pour donner corps à leur exigence, ils ont pris l’initiative de déposer un recours auprès de la justice gabonaise. Le but de leur manœuvre étant de désigner un médecin, qui sera chargé de réaliser une expertise médicale pour dire si oui ou non, Ali Bongo est apte à diriger son pays.
Anges Kevin Nzigou, l’avocat du collectif ‘‘Appel à agir’‘ : ‘‘Nous voulons savoir si Ali Bongo Ali Bongo a toutes ses facultés intellectuelles et si elles sont diminuées, nous voulons savoir s’il est apte à assumer ses fonctions de chef d’Etat.’‘
Et le juriste de marteler : ‘‘Avec une expertise médicale, nous serons définitivement fixés.’‘
Après le feuilleton du sosie présumé du président gabonais qui a alimenté les conversations dans la plupart des foyers du pays, place maintenant à l’exigence d’une expertise médicale.
Le retour de M. Bongo a en effet attiré les attentions, mais aussi les inquiétudes. Le jour de son retour ‘‘définitif” au bercail le samedi 23 mars dernier, l’homme se déplaçait avec difficulté sur le tapis rouge, muni d’une canne et tenu par le bras par un de ses proches.
Face à la presse qui était venue nombreuse lui arracher quelques mots à l’aéroport de Libreville, le président gabonais s’est difficilement exprimé, trahissant les séquelles de l’AVC (arrêt vasculaire cérébral, NDLR) dont il a été victime en octobre de l’année dernière.
AVC qui l’avait conduit directement en Arabie Saoudite, où il avait reçu de longs soins, avant de se retrouver ensuite au Maroc. Durée totale de sa période de convalescence hors de son pays ? Cinq mois.
Cette situation a largement apporté de l’eau au moulin de l’opposition gabonaise, qui n’attendait pas meilleure occasion pour brandir la thèse de l’incapacité supposée ou redoutée de M. Bongo à tenir les rennes du pays.
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