Cameroun
En attendant la présidentielle du 7 octobre, le Cameroun célèbre aujourd’hui le 57è anniversaire de sa réunification. Mais, il y a un an, jour pour jour, le pays se trouvait au bord de la partition.
Il y a quelques années, tous les Camerounais, acteurs ou témoins évoquaient avec entrain, chacun avec ses mots, ce 1er octobre 1961. Un dimanche pendant lequel les Camerounais d’expression anglaise décidèrent de s’unir avec leurs frères francophones pour regarder tous vers l’avenir.
Malheureusement, depuis ces deux dernières années, le Cameroun flirte souvent avec la division. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui crise anglophone. Débutées en novembre 2016, les revendications sécessionnistes des ressortissants de l’ouest anglophone vont se multiplier tout au long de 2017. Au centre des préoccupations, la réduction de la fracture infrastructurelle et la représentativité équitable dans les institutions par rapport aux autres régions du pays.
Les dialogues initiés par Yaoundé ne suffiront pas à faire baisser la tension. Au contraire, la crise ne faisait que gagner en intensité au fil des mois. Au point d’atteindre son paroxysme le 1er octobre 2017. Voulant sans doute se servir de ce repère historique, des séparatistes avaient choisi cette date pour proclamer un nouvel État qui s’appellerait « Ambazonie ».
Si Yaoundé a pu empêcher la partition du pays, le conflit n’a pas pour autant baissé d’intensité. Le gouvernement va plutôt multiplier des initiatives pour faire entendre raison aux séparatistes. En témoignent des arrestations dont celle en novembre au Nigeria, de Julius Ayuk Tabe, leader du mouvement indépendantiste Conseil national du sud du Cameroun (SCNC). Lequel conseil va s’engager dans une « ère de l’autodéfense », selon l’expression de Samuel Sako Ikome, successeur de Julius Ayuk Tabe.
Le grand chantier du futur président de la République
Les appels à la retenue émis par des institutions et puissances occidentales n’ont jamais dissuadé les protagonistes. Pour débloquer la situation Yaoundé nomme, à la faveur d’un leger remaniement ministériel, deux ressortissants de la zone anglophone aux ministères de l’administration territoriale et des enseignements secondaires. Pour la première fois, des anglophones étaient nommés à la tête de ces deux départements.
En juin dernier, le gouvernement met en place un plan d’urgence d’un coût de 12 milliards de francs CFA (environ 18 millions d’euros) pour faire face à la situation humanitaire issue de cette crise.
Malheureusement toujours pas de dégel. En près de deux ans, la crise anglophone a déjà fait plus de 85 morts au sein de la force publique et tué plus de 600 civils, selon des ONG. Lesquelles ONG imputent ces violences aux deux camps.
Par ailleurs, selon l’ONU, près de 160 000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences. L’agence nigériane de gestion des urgences (SEMA) estime pour sa part à près de 75 000 Camerounais ayant trouvé refuge au Nigeria.
Pour des observateurs, la fin de cette crise constitue ainsi l’un des grands défis de celui qui présidera aux destinées du Cameroun à l’issue de la présidentielle du 7 octobre prochain.
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