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Au Sénégal, de petits horticulteurs bénéficient de l’appui technique du projet de renforcement des capacités de petits producteurs horticoles (SHEP). Un programme japonais qui les aide à commercialiser facilement leurs produits. Quitte à améliorer leurs revenus. Découverte.
Marché de Notto, dans la zone de Niayes, à 70 kilomètres de Dakar, un des principaux points de vente en gros de la production horticole au Sénégal. Des fruits et légumes vendus ici prennent non seulement la direction de plusieurs villes du pays, mais ils sont aussi destinés à l’export.
« À part l’arachide qui est une culture de rente et une culture industrielle, tous les produits exportés sont des produits horticoles. Ce sont des fruits et légumes. Pour vous donner un exemple, en 2012, on en était à 56 000 tonnes aujourd’hui, on a atteint 106 200 », explique Dr Coumba Diouf, directeur national de l’horticulture.
Derrière ce « dynamisme » vanté par les autorités se cachent moult contraintes dont l’insuffisance d’infrastructures de stockage de conservation et des problèmes de commercialisation. Les petits exploitants par exemple, peinent souvent à écouler leurs productions alors qu’ils représentent 85 % de l’ensemble des producteurs horticoles du pays.
Pour tenter d’inverser la tendance, l’agence japonaise de coopération internationale leur propose d’anticiper la vente de leur récolte. L’idée consiste à produire en tenant compte des besoins exprimés en amant par les acheteurs. C’est le principe de l’agriculture orientée vers le marché. L’initiative tourne autour du concept, « cultiver pour vendre » qui se démarque du principe « cultiver et vendre », appliqué traditionnellement au Sénégal .
C’est le projet de renforcement des capacités de petits producteurs horticoles (SHEP). Lancé en février 2017, il vise l’autonomisation de ces agriculteurs ainsi que l’amélioration de leurs revenus. Parmi ses principaux axes, figure la lutte contre le déficit d’informations liées au marché.
Plus de 120 personnes touchées par SHEP
« Quelles sont les productions demandées par les consommateurs, par exemple, pomme de terre, carottes, oignons. À quelle période, à quel prix, et à quelle quantité ? Si le producteur à des réponses à toutes ces questions, il pourra faire une planification pour essayer de répondre à ces préoccupations des commerçants et des consommateurs », explique Momodou Kebe, coordinateur technique au sein du SHEP.
Depuis son lancement, l’initiative japonaise a déjà touché 120 personnes. Trente d’entre elles travaillent dans cette exploitation située à Mboro Total dans la région de Thiès. Des cultivateurs qui se sont approprié la nouvelle approche sans trop se faire prier.
« Grâce au projet SHEP, nous avons des informations sur le prix de vente de nos produits. Nous ne pouvons plus être induits en erreur par certains commerçants. Aujourd’hui, nous vendons nos produits avant leur récolte. Alors qu’hier, ils périssaient souvent dans nos champs. Et nous étions parfois condamnés à les vendre à vil prix », se félicite Mbene Fall, une horticultrice.
Outre la région de Thiès où le projet est en marche depuis maintenant 19 mois, d’autres régions du pays croisent les doigts et attendent leur tour. Les responsables du programme promettent de couvrir l’ensemble du territoire.
D’autres pays africains couverts par SHEP
« Nous allons installer l’approche SHEP à Louga, Saint-Louis, Thiès et Dakar. Mais notre objectif est de l‘étendre dans tout le Sénégal en collaboration avec madame Kumiko et le ministère sénégalais de l’agriculture par le biais de l’agence Ancar », promet Yoshio Fukai, chef du projet.
Le programme SHEP place la barre très haut. Il s’est fixé comme challenge : former 2185 producteurs d’ici à 2022 au Sénégal, considèré comme pays pilote de l’initiative en Afrique de l’Ouest.
Le Sénégal n’est pas le seul pays du continent couvert par le projet SHEP. En effet, 23 autres pays sont concernés par cette initiative japonaise avec à la clé, des résultats jugés probants.
« Déjà au niveau du Sénégal, vous avez vu les résultats et le changement de comportement. Au niveau du Niger, aussi, nous avons déjà rencontré des groupements de producteurs qui ont pu augmenter leurs revenus à travers des informations qu’ils ont pu recueillir et le renforcement des capacités grâce aux activités du SHEP », se félicite Kumiko Takekoshi, coordonnatrice sous-régionale de SHEP.
Peut-être, des États africains non encore couverts par SHEP rejoindront-ils l’initiative dans un avenir proche.
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