Etats-Unis
Les Américains commémorent ce mardi les attentats du 11 septembre 2001, une tâche noire dans l’histoire de la première démocratie au monde. Dix-sept ans après, cet affront des groupes extrémistes à Washington a profondément changé l’approche de sa politique étrangère, davantage axée sur la lutte contre le “terrorisme”. En Afrique aussi, ce leitmotiv prédomine dans les relations avec les Etats-Unis.
Le 11 septembre 2001. Les premières informations des dépêches tombent. Une des tours jumelles du World Trade Center à New York est défoncée par un avion, avant de s‘écouler totalement. Une demi-heure plus tard, même scénario pour la seconde tour jumelle. Les images apocalyptiques sont diffusées en direct sur les chaînes de télévision internationales. C’est la catastrophe, les Etats-Unis basculent dans un autre monde.
Un monde fait de morts en cascades et de blessés. On évoque un bilan de près de 3 000 morts et plus de 5 000 blessés. En visite dans une école en Floride au moment du drame, le président américain d’alors, George W. Bush se rend rapidement sur les lieux du sinistre. Lorsqu’il découvre le Pentagone, le plus fameux bâtiment du monde en flamme, il lâche cette phrase : “nous sommes en guerre”.
Cette phrase de l’ancien président américain résume à elle seule le nouvel itinéraire qu’a pris la politique étrangère américaine. S’il est vrai que la lutte contre le “terrorisme” n‘était pas inexistante par le passé, elle va devenir la clef de voûte de la diplomatie américaine, qui est désormais passée d’une politique moins interventionniste à une politique essentiellement dévouée à cette “guerre”.
La cassure Obama
Une nouvelle idéologie qui a servi de prétexte pour l’invasion américaine en Afghanistan et en Irak. Mais également pour l’implantation de théâtres d’opérations en Afrique du Nord, précisément en Algérie, au Maroc, mais aussi dans quelques pays d’Afrique subsaharienne tels : le Tchad, le Mali, le Niger ou encore la Somalie. Au nom de la lutte contre des groupuscules armés se réclamant ou non du réseau Al-Qaida, des unités militaires américaines fournissent un appui logistique, une formation locale et des renseignements à ces pays.
L’administration de Barack Obama a un temps voulu opérer un nouveau virage dans la lutte “antiterrorisme” en sonnant par exemple le glas des interrogatoires menées sous la torture, en fermant la tristement célèbre prison de Guantanamo ou encore en réduisant les théâtres des opérations. Mais la multiplication des attentats réussis ou manqués contre Washington et ses alliés occidentaux a quelque peu modifié sa position.
Arrivée au pouvoir en novembre 2016, l’administration Trump a repris le flambeau de la lutte contre l’extrémisme radical. En Afrique notamment à laquelle le président américain est accusé d’accorder peu d’intérêt, l’engagement contre l’extrémisme djihadiste a connu un regain.
Donald Trump s’est du reste engagé à livrer des armes de guerre au Nigeria dans sa lutte contre la secte islamiste Boko Haram. En Somalie également, les drones américains multiplient les frappes contre les positions shebab. Après moult réticences, Washington a finalement décidé de participer au financement de la force du G5 Sahel portée par la France et composée du Mali, du Niger, de la Mauritanie, du Tchad et du Burkina Faso.
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Les Etats-Unis pourraient aller plus loin dans cette “guerre” en accordant plus de place aux actions clandestines. Un récent article du New York Times a en effet révélé que la CIA compte envoyer des drones secrets dans la zone du Sahel pour mener des attaques contre des positions djihadistes. En octobre 2017, l’ampleur de la présence américaine au Niger a été constatée dans la foulée d’un meurtrier attentat qui a ôté la vie à quatre soldats américains et autant de soldats nigériens à proximité du village de Tongo Tongo, à une centaine de kilomètres de Niamey.
Selon les chiffres officiels, les Etats-Unis ont quelque 6.000 militaires déployés en Afrique, des forces spéciales pour la plupart, en parallèle des forces multilatérales existantes. Mais pour beaucoup, le prétexte de la lutte contre le “terrorisme” international couve davantage des intérêts économiques. En d’autres termes, il s’agirait pour les Américains d’étendre leur influence sur des zones énergétiques (pétrolière et gazière) de premier ordre en prenant soin de toujours mettre en avant cette lutte pour un monde plus sûr et par conséquent d’y déployer des troupes militaires.
Des accusations rejetées par Washington qui tarde cependant à prouver l’efficacité de sa méthode contre l’extrémisme. Les groupes extrémistes prolifèrent, aidés par une montée du radicalisme.
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