Côte d'Ivoire
Avec le début de la révision des listes électorales ce lundi, la Côte d’Ivoire amorce véritablement le processus de sa période électorale. Celle-ci commencera par les locales de cette année, avant le grand rendez-vous, celui de la présidentielle de 2020. Les détails.
C’est ce lundi que la Commission électorale indépendante (CEI) a fait l’annonce de la révision de la liste électorale. Selon cette instance (la seule habilitée à organiser et à donner les résultats officiels des élections en Côte d’Ivoire), le nombre d’inscrits sur cette liste est de 6,3 millions en ce moment.
La CEI parle aussi de 3 millions de personnes en âge de voter et qui ne se sont pas inscrites sur les listes électorales. Vu sous cet angle, le nombre d’inscrits pourrait connaître une augmentation de 50 %. D’après les chiffres officiels, la population ivoirienne s‘élève à 25 millions d’individus.
Les opérations de recensement de la CEI sont sensées s‘étendre sur une semaine. Elles prendront donc fin le dimanche prochain. Au total, 10.580 sites sont prévus à cet effet à travers toute la Côte d’Ivoire. Avant cela, seulement 2.000 sites avaient été prévus pour la récente révision, d’après une information émanant de la CEI.
Appels au boycott, nouvelle tension au sein du RHDP
La date des municipales et des régionales, couplées cette année, n’a jusque-là pas encore été publiée. L’opposition appelle à boycotter le processus. A travers leur plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), les opposants au régime Ouattara appellent les Ivoiriens à tourner le dos au recensement. Un appel qui les invite clairement à ne pas se faire enrôler, estimant que la CEI est un appareil pro-Ouattara.
Au sein d’EDS, des partis politiques, des associations de la société civile et surtout, le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, au pouvoir de 2000 à 2011.
De son côté, le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire, au pouvoir de l’indépendance en 1960 jusqu’au coup d’Etat militaire de 1999), semble jouer le jeu de l’indécision. En effet, bien que membre du RHDP, la coalition au pouvoir tissée avec le RDR (Rassemblement des républicains) d’Alassane Ouattara, le parti d’Henri Konan Bédié a rompu pour la énième fois le pacte le liant à son associé.
Dans une récente sortie, le plus vieux parti de Côte d’Ivoire (PDCI) a décidé encore une fois de faire chemin à part, martelant qu’il présentera son propre candidat pour 2020. Aux yeux du RDR, cette vision fait voler en éclats le deal ficelé entre lui et son associé. Pour rappel, c’est dans l’optique de faire tomber l’ex-président Gbagbo que le PDCI, le RDR et d’autres partis politiques de moindre envergure s‘étaient regroupés au sien du RHDP (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix).
Aujourd’hui, sept ans après la chute du régime Gbagbo, le goût du pouvoir divise plus que jamais les ‘‘amis’‘ d’hier, d’autant que 2020 semble approcher plus vite que prévu. L’une des illustrations de cette scission au sein du RHDP est le souhait du PDCI d’aboutir à la réforme de la CEI (avant la présidentielle de 2020), rejoignant ainsi l’opposition dans sa politique de contestation vis-à-vis du régime en place.
La Côte d’Ivoire reste sur le fil du rasoir, malgré la chute du récent régime à l’issue de la longue crise politico-militaire de 2002-2011. Crise qui a fait 3.000 morts après la présentielle de 2010-2011.
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