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L'Afrique face aux défis de la paix et de la sécurité

L'Afrique face aux défis de la paix et de la sécurité

Sécurité

Quatre ans après le rapt des filles de Chibok, une campagne mondiale sur les réseaux sociaux et plus d’1 milliard de dollars pour lutter contre l’insurrection djihadiste, le gouvernement nigérian n’a toujours pas réussi à sauver la plupart des 270 lycéennes enlevées dans une école publique de la ville de Chibok, au Nord du pays.

Boko Haram a des effectifs estimés à plus de 15 000 membres répartis dans la forêt de Sambisa, dans l‘État de Borno. Et, leurs opérations violentes s‘étendent au Cameroun voisin, au Tchad et au Niger. Cette insurrection est symptomatique de la terreur qui traverse le continent africain.

L’Union africaine propose des solutions locales pour s’attaquer à ces “insécurités”; “la communauté internationale peut aider, mais elle ne peut pas se substituer à l’Afrique. Nous devons garder à l’esprit que les solutions non-africaines ne sont jamais dépourvues de préjugés idéologiques et culturels”, a déclaré Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, lors du Forum de Tana en 2018.

Mais au-delà de Boko Haram, il y a encore plus de menaces terroristes. Les Shebab en Somalie combattent le gouvernement soutenu par l’ONU depuis 2006. Une attaque au camion-piégé dans la capitale, Mogadiscio, en octobre 2017, a fait plus de 300 morts – l’attaque la plus meurtrière dans le pays. Avec seulement 6 000 membres, le groupe islamiste a également fait des ravages en Ouganda et au Kenya, tuant des centaines de civils.

S’exprimant sur la prévention des crimes de masse et la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, Mahamat a ajouté: “l’Afrique a été et reste un laboratoire de créativité qui cherche à combiner la fidélité aux principes universels et le pragmatisme par la considération de la spécificité des situations en présence.”

7ème Forum Tana

Plus de 200 participants se sont réunies au forum de haut-niveau de Tana sur la sécurité en Afrique, du 21 au 22 avril 2018, pour s’accorder sur les moyens de relever le défi de trouver une solution africaine aux problèmes de paix et de sécurité.

Le nouveau président du conseil d’administration de Tana et ancien président du Ghana, John Mahama, a déclaré: “Le concept du Forum de Tana illustre cette quête de renforcement des capacités africaines autochtones dans le domaine de la paix et de la sécurité”.

Le Forum de Tana a mesuré les progrès de la paix et de la sécurité sur le continent. Néanmoins, de nouvelles formes d’insécurités prennent forme.

Les manifestations populaires ont particulièrement donné naissance à une forme plus complexe d’insécurité.

Les experts en sécurité du monde entier se sont rendus à Bahir Dar, une ville qui a été le théâtre de manifestations meurtrières du peuple Amhara en Éthiopie. Lorsque les manifestations ont éclaté en 2016, contre la détention et les meurtres de manifestants Oromia, encore une fois, plus de 50 personnes ont été tuées par les forces gouvernementales.

En Ethiope, le successeur du Premier ministre Hailemariam Desalegn qui a démissionné de manière inattendue, Abiy Ahmed, qui a prolongé l‘état d’urgence proclamé en février, promet des réformes qui apporteraient la paix dans le pays. Mais ce ne sera pas facile pour lui- du moins pour l’instant, car le Conseil des officiers militaires du Conseil de commandement est toujours aux commandes du pays.

Ahmed était au rang des leaders africains qui ont assisté à la 7ème édition du Forum de Tana. Certes, les jeunes Ethiopiens peuvent maintenant profiter librement de leur vie, mais ils ont encore peur des “autorités”.

Affrontements communautaires et afflux de réfugiés

Loin des protestations, les affrontements entre bergers et l’afflux de réfugiés représentent aussi des formes de crises à affronter. Tandis que d’autres ont mené des réformes pour contenir la violence née des conflits entre éleveurs, beaucoup privilégient l’hypothèse du “problème culturel” évoquée lors du traitement de cette crise.

Les affrontements entre bergers ont pris des tournures meurtrières ces dernières années. Des centaines de personnes sont mortes au Nigeria depuis quelques mois, lors d’affrontements sanglants entre éleveurs et agriculteurs. Le même type d’affrontements a fait 48 morts en 2012 au Kenya .

Pour le politologue Gilles Yabi, “la nature de la violence a changé et cela appelle à une autre façon d’imaginer la prévention des conflits”.

L’afflux de réfugiés a eu un impact sur les conflits en Afrique. En Ouganda, les réfugiés de la RDC et du Soudan du Sud affluent tous les jours par milliers. Le HCR signale 45 décès dûs à l‘épidémie de choléra dans les camps, surpeuplés.

Dans les camps du Kenya, les réfugiés sont confrontés à la sècheresse.