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Kenya : état des lieux avant la présidentielle à hauts risques de jeudi

Kenya : état des lieux avant la présidentielle à hauts risques de jeudi

Kenya

Les regards sont tournés vers le Kenya qui s’apprête à retourner aux urnes ce jeudi 26 octobre pour la présidentielle. L’opposition qui espérait que ce scrutin soit de nouveau reporté, a été déboutée par la Cour suprême qui a annoncé qu’elle n‘était pas en mesure d’examiner un recours plaidant en faveur d’un report de l‘élection. Avec cette décision de l’institution, quel est l‘état des lieux au Kenya ? Éclairage.

La majorité présidentielle rassurée, l’opposition sur le qui-vive, la Commission électorale divisée. La tension au Kenya est loin de s’estomper moins de vingt-quatre heures avant le nouvel épisode de la présidentielle qui oppose le président sortant Uhuru Kenyatta à six autres candidats. Le ténor de l’opposition Raila Odinga a décidé de ne pas y participer, dénonçant un manque de crédibilité.

Mercredi, la Cour suprême, organe qui avait décidé d’annuler les élections du 8 août 2017 pour les reprogrammer au 26 octobre, s’est dit incapable d’examiner un recours plaidant en faveur d’un report de l‘élection présidentielle de jeudi, en l’absence de cinq de ses sept juges.

Cette décision remet en scelle le scrutin vivement dénoncé par l’opposition qui exige son report pur et simple en attendant une nouvelle recomposition de la Commission électorale. Cette dernière avait, en effet, été incriminée pour de “graves irrégularités” par la Cour suprême, lors du scrutin d’août.

Dans le même ordre d’idées, la semaine dernière, le président de la Commission électorale kényane (IEBC) mettait en doute la possibilité d’organiser un scrutin présidentiel crédible le 26 octobre. Même si, précisait-il, la Commission est prête du point de vue technique et logistique. Ses déclarations suivaient la démission, quelques heures plus tôt, d’une des sept commissaires électoraux.

Manifestations et appel à la rébellion

Avec la décision de la Cour suprême, les politiques kényans sont mis face à leurs responsabilités : trouver un compromis ou laisser planer sur le pays le risque d’un remake de la violente crise postélectorale qui avait fait plus d’un millier de morts en 2007.

Uhuru Kenyatta s’est montré inflexible sur un report de la présidentielle. Le président sortant avait cependant appelé les partisans de l’opposition à éviter de perturber le vote, vu qu’ils ne veulent pas y prendre part.

De son côté, son principal adversaire, Raila Odinga reste on ne peut plus incertain sur la marche à suivre par ses partisans. Il avait appelé dans un premier temps à des manifestations le jour du scrutin, laissant craindre de nouvelles violences : au moins 40 personnes ont été tuées depuis le 8 août, la plupart dans la répression brutale des manifestations par la police dans des bastions de l’opposition, selon les organisations de défense des droits de l’Homme.

Mardi, il a laissé entendre qu’il pourrait appeler ses partisans à rester chez eux. Selon son camp, il devrait clarifier sa position lors d’un meeting prévu ce mercredi à 14h GMT.

Pourtant, dès l’annonce de la Cour suprême, des militants de l’opposition sont descendus dans les rues de Kisumu, un bastion de l’opposition situé à l’Ouest du Kenya, pour protester contre la décision de l’instance.

Anyang Nyong’o, gouverneur de la localité a légitimé la création d’une rébellion si l‘élection présidentielle se tenait jeudi. “Si le gouvernement subvertit la volonté souveraine du peuple … alors les gens ont le droit de se rebeller contre ce gouvernement”, a-t-il déclaré mercredi à des journalistes.

Le Kenya cédera-t-il de nouveau aux démons de la violence au risque d’amenuiser considérablement les efforts économiques consentis ces dernières années faisant de lui le hub économique de l’Afrique de l’Est ? Le destin du pays est une de fois de plus entre les mains des politiques de tous bords.

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