Rwanda
Le gouvernement rwandais de nouveau mis au banc des accusés pour la répression contre toute voix dissidente. Vendredi, dans un nouveau rapport sur le sort des opposants au Rwanda, Human Rights Watch a exhorté la communauté internationale à condamner ce qu’elle appelait une répression flagrante contre l’opposition politique dans le pays d’Afrique de l’Est.
Des opposants détenus arbitrairement, intimidés ou parfois assassinés… Human Rights Watch dresse un tableau sombre de la situation des opposants rwandais. Son rapport publié ce vendredi fait davantage écho à la récente arrestation de Diane Rwigara, ancienne candidate à l‘élection présidentielle et militante des droits de la femme.
La semaine dernière, Diane Rwigara reconnue comme l’une des principales opposantes au président rwandais Paul Kagame, a été arrêtée, de même que sa mère et sa sœur, mais elles n’ont toujours pas été inculpées devant les tribunaux.
Le frère de Diane, Aristide Rwigara, qui réside aux Etats-Unis, a déclaré à Associated Press que les détenues refusaient de se nourrir. Sa mère, elle, serait très malade, mais ne recevrait pas de soins médicaux.
Quant à Diane, elle a confié à Human Rights Watch qu’en plus des accusations de “faux et usage de faux”, elle est également accusée d’avoir formé et dirigé illégalement une organisation pour déstabiliser le pouvoir.
Une opposition réduite à sa simple expression
Par ailleurs, Human Rights Watch a relevé le cas de Jean Damascene Habarugira, un représentant du parti de la Force démocratique uni de l’opposition. Un mouvement non reconnu par le gouvernement. L’homme a été retrouvé assassiné devant l’hôpital de son village après avoir rencontré quelques jours plus tôt un responsable de la sécurité locale.
Pour les organisations de défense des droits de l’homme, l’homme politique a été assassiné pour s‘être opposé à la politique de planification agricole du gouvernement.
“La répression du gouvernement rwandais montre qu’il n’est pas disposé à tolérer les critiques ou à accepter le rôle des partis d’opposition, et il envoie un message glacial à ceux qui oseraient défier le statu quo”, a déclaré Ida Sawyer, directeur de l’Afrique centrale chez Human Rights Watch. “Avec chaque arrestation au Rwanda, de moins en moins de gens oseront s’opposer à la politique ou à l’abus de l‘État”, a-t-elle ajouté.
Comme c’est souvent le cas, les autorités rwandaises n’ont pas souhaité commenté les allégations du groupe de défense des droits de l’homme.
Bien que salué pour ses exploits dans le redressement économique du Rwanda après le génocide de 1994 et le progrès réalisé pour les droits des femmes, Paul Kagame fait régulièrement face à des accusations de violations des droits de l’homme.
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