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Présidentielle au Rwanda : que peuvent espérer les adversaires de Kagame ?

Présidentielle au Rwanda : que peuvent espérer les adversaires de Kagame ?

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Dans moins d’une semaine, les Rwandais sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau président. Si tout semble être joué d’avance pour le président sortant Paul Kagame, il n’en demeure pas moins que ses adversaires présentent ont eux-aussi leur carte à jouer. Focus sur les forces et faiblesses des candidats du 4 août.

Frank Habineza, la carte jeunesse

Il est le plus jeune des candidats, mais pas le moins expérimenté. Avec lui, il a une relative connaissance du milieu politique rwandais notamment pour avoir été un membre du parti au pouvoir, le Front patriotique rwandais (FPR) avant d’en devenir une voix dissidente.

Une expérience qu’il a mise au profit du Parti démocratique vert (PDV), formation qu’il a cofondée en 2009 et à ce jour le seul parti d’opposition autorisé au Rwanda et également le premier de l’histoire rwandaise autorisé à participer à une élection présidentielle. S’il accédait à la magistrature suprême, le candidat de 40 ans entend investir dans la jeunesse à qui il promet davantage d’emploi et de liberté d’expression.

En s’opposant radicalement à la réforme constitutionnelle qui a permis à Paul Kagame de briguer un troisième mandat, Frank Habineza s’est attiré la sympathie de bon nombre de mandats. D’ailleurs, il a pu rallier à sa cause Charles Kabanda, président fondateur du FPR et, compte attirer davantage de dissidents du parti au pouvoir.

Seulement, Frank Habineza a encore du chemin à faire. Son parti ne compte à ce jour que “30 000 membres” selon son secrétaire général Jean-Claude Ntezimana et n’a jamais participé à un scrutin au Rwanda. Ce scrutin sera alors un test pour celui qui entend reformer l‘éducation et l’agriculture.

Quasi-inconnu des populations, Frank Habineza n’a pourtant pas eu les moyens nécessaires pour booster sa campagne de communication.

Paul Kagame, l’assurance de la victoire

Pour nombre d’observateurs, point n’est besoin de polémiquer. Paul Kagame, le président sortant, est sûr de l’emporter. Il n’y a qu‘à voir les résultats du référendum remporté haut la main à 98,3 % selon la Commission électorale nationale (NEC). D’ailleurs, à l’ouverture de sa campagne le 14 juillet, le porte-flambeau du FPR a assuré qu’il remporterait la présidentielle d’août au regard des résultats du référendum.

Il faut dire que Paul Kagame récolte pas mal d’atouts. Homme fort du FPR depuis 1990, Paul Kagame a doté son parti de millions de membres, mais également de centaines de millions d’actifs. Sa campagne face à ses deux adversaires a démontré, si besoin en était, la force de frappe du parti.

Au pouvoir depuis avril 2000, six ans après la fin du meurtrier génocide rwandais qui a fait quelque 800 000 morts, Paul Kagame a depuis remporté deux scrutins présidentiels : celui de 2003 et celui de 2010. Avec la nouvelle Constitution, il peut encore se présenter jusqu’en 2034, même s’il a affirmé dans une interview à Jeune Afrique briguer son dernier mandat.

A la tête du Rwandais, on lui concède d‘énormes progrès en moins de deux décennies, en termes de réconcilitaion nationale, d‘émergence de sa population qui compte davantage de personnes à revenus intermédiaires, ou encore de l‘économie de son pays.

Toutefois, les défenseurs des droits humains dénoncent une méthode coercitive qui restreint les libertés individuelles. Opposition balbutiante et presque inexistante, Paul Kagamé est accusé de taire toute voix discordante. Une “peur” des populations qui pourrait s’exprimer dans les urnes.

Philippe Mpayimana, le retour aux sources

C’est un grand saut dans l’inconnu pour Philippe Mpayimana. Jusqu’en février dernier, ce journaliste de 46 ans vivait en exil. Il s‘était d’abord enfui du Rwanda en 1994 pour la RD Congo en même temps que des centaines de milliers de Hutus fuyant l’avancée du Front patriotique rwandais (FPR). Plus tard, il s’est rendu au Congo-Brazzaville et au Cameroun avant de finalement s’installer en France d’où il est rentré en février 2017.

Pionnier de la télévision rwandaise (TVR), son programme prend ses racines dans l’alternance. Pour lui, après l‘ère du FPR, il est temps qu’une autre génération prenne le relai. Le journaliste dénonce de fait les lacunes de la culture rwandaise qui immobilisent la marche vers l’alternance, le débat et le progrès.

Aussi, propose-t-il de fixer le revenu minimum des menages et le salaire minimum. Mais surtout, d’assurer la sécurité des anciens chefs d’Etat, pilier, selon lui, d’une alternance dont toute l’Afrique a besoin.

Toutefois, en dépit de ce projet qui pourrait séduire les Rwandais, Philippe Mpayimana est accusé d‘être une voix basse du parti au pouvoir. “L’alternance fait partie des éléments de la stabilité d’un pays. (…) Nous avons une génération aujourd’hui au pouvoir, il faut qu’une autre génération se prépare”, a-t-il décalré dans le cadre de sa campagne.

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