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Nigeria : pas de liberté conditionnelle pour l'activiste biafrais Kanu

Nigéria

La liberté conditionnelle a une fois de plus été refusée à l’activiste indépendantiste biafrais Nnamdi Kanu, ce jeudi à Abuja, au Nigeria.

Le militant n’est pas seul dans ce cas. Lui et trois autres prévenus, tous accusés de ‘‘trahison’‘, sont détenus depuis maintenant plus d’un an.

Ifeanyi Ejiofor, avocat de Nnamdi Kanu : “c’est à cause de leur échec à amener leurs témoins pour témoigner dans cette affaire que nous en sommes là. Nous sommes venus au tribunal de nombreuses fois et nous sommes prêts pour le procès. Mais ils ne sont jamais prêts.”

Le tribunal refuse la libération sous caution des accusés, jugés pour avoir appelé à la création d’une “République du Biafra” indépendante. L’arrestation de Kanu, survenue en octobre 2015, avait suscité une grosse vague de colère dans le sud-est du Nigeria.

“Nnamdi Kanu a été ouvertement accusé. Il a été calomnié publiquement. Accusé dans les médias d’avoir commis un crime pour lequel il n’y a pas de preuve. Maintenant, nous voulons que ces gens qui l’accusent viennent témoigner au procès. Nous voulons les voir face à face”, a fustigé Me Ejiofor.

Nnamdi Kanu, directeur de Radio Biafra (basée à Londres) plaide non-coupable. Les juges craignent que sa libération sous caution n’entraîne sa fuite du Nigeria, étant donné sa double nationalité nigériane et britannique.

“Je refuse la libération sous caution des requérants. Si les crimes pour lesquels les accusés sont jugés sont avérés, c’est très grave et ils sont passibles d’une peine d’emprisonnement à perpétuité”, a déclaré la juge de la Haute Cour fédérale à Abuja, Binta Nyako, qui a ordonné leur maintien en détention.

C’est la quatrième demande de libération conditionnelle que l’activiste se voit refuser. Le procès a été ajourné au 13 décembre prochain. L’accusation a émis une requête pour que le procès se fasse à huis-clos, pour protéger l’identité des témoins.

Des dizaines de militants pro-Biafra étaient massés devant le tribunal, venus soutenir leur champion et ses co-accusés. Les partisans de Kanu ont organisé une série de manifestations à travers le pays ces derniers mois pour demander sa libération et la création d’un Etat indépendant pour les Igbo.

Une volonté d’indépendance qui date de plusieurs années

Amnesty International, on s’en souvient, a accusé la semaine dernière les forces de sécurité nigérianes d’avoir tué quelque 150 manifestants pro-Biafra depuis un an. Accusation bottée en touche par l’armée.

Nnamdi Kanu est à la tête du groupe (interdit) Peuple indigène du Biafra (IPOB). Ce groupe réclame à corps et à cris l’indépendance du Biafra, cette région délaissée du sud-est du Nigeria, terre où le peuple Igbo est majoritaire. Le Biafra avait déjà été le théâtre d’une guerre d’une violence extrême il y a de cela 50 ans.

A cet effet, la sécession biafraise, survenue sept ans après l’accession à l’indépendance du Nigeria, avait provoqué un conflit armé qui a duré trois ans, de 1967 à 1970. Environ un million de personnes sont mortes durant ce conflit, dont un grand nombre ayant succombé pour causes de famine et de maladie.

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