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Arabie saoudite - Égypte : tensions grandissantes

Arabie saoudite - Égypte : tensions grandissantes

Arabie Saoudite

Les deux pays pourtant alliés stratégiques ne cachent plus leurs désaccords sur certains gros dossiers, de quoi éroder leurs relations jusque-là solides.

Objets du désaccord, les dossiers syrien et yéménite. L’Arabie saoudite et l‘Égypte ont des points de vue bien divergents sur les issues de sortie des crises qui secouent ces pays.

Sur le cas syrien, l’Arabie saoudite est pour un départ du président Bachar Al-Assad, condition sine qua none selon Ryad pour une résolution de la crise. Pour le Caire cependant, il faut tabler sur un dialogue politique incluant le président syrien.

D’ailleurs, l‘Égypte n’a pas hésité à soutenir une résolution russe qui opposait son véto à un véto préalablement présenté par la France et soutenu par l’Arabie saoudite.

Pour le royaume, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase alors qu’il entretient avec l‘Égypte des relations privilégiées.

L’ambassadeur saoudien à l’ONU Abdallah al-Mouallimi a même déclaré à Al-Jazeera qu’il était “pénible que les Sénégalais et les Malaisiens aient des positions plus proches du consensus arabe, que celle du représentant arabe (au Conseil de sécurité, l’Egypte, ndlr)”.

En ce qui concerne le Yémen, bien que l‘Égypte participe officiellement à la coalition militaire lancée par l’Arabie saoudite et soutenue par l’Iran pour lutter contre les Houthis, il se dit dans les coulisses que l‘Égypte hésite à s’engager activement.

Pourtant, le Caire avait promis à son allié mettre des troupes à disposition pour une intervention au sol si nécessaire.

Relations en demi-teinte

Ces tensions croissantes entre ces deux alliés et poids lourds du Moyen-Orient, ne seraient pas sans conséquence.

En effet, de l’avis de certains observateurs égyptiens, la décision du géant pétrolier Aramco de suspendre la livraison à l‘Égypte de 700.000 tonnes de produits pétroliers est indéniablement motivée par des “questions politiques”, croit savoir l‘économiste égyptien Ibrahim al-Ghitani.

Le Caire qui importe chaque mois 1,75 millions de tonnes de produits pétroliers, dont 40 % d’Arabie saoudite, devra se priver de la part saoudienne pour le mois d’octobre, selon une annonce officielle de la compagnie pétrolière.

“Je ne pense pas qu’il y ait de problème technique avec la compagnie saoudienne. On n’a jamais entendu parler d’une telle suspension avec n’importe quel autre pays”, a ajouté M. al-Ghitani.

Cependant, pour Ryad qui a apporté un soutien sans faille au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi depuis qu’il a destitué l’islamiste Mohamed Morsi en 2013, offrant au Caire plusieurs milliards de dollars en aides, pas question d’abandonner son allié égyptien dans la crise économique qu’il traverse.

“Le royaume s’inquiète de la mauvaise situation économique en Égypte”, qui est susceptible de déclencher “une nouvelle crise”, estime Jamal Khashoggi, journaliste et analyste saoudien.

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