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Kenya : des victimes d'abus sexuels réclament à l'État excuses et dédomagements

Kenya : des victimes d'abus sexuels réclament à l'État excuses et dédomagements

Kenya

Elles sont toutes des victimes de la crise postélectorale qui a eu lieu en 2007 au Kenya. Il y a trois ans, elles ont porté plainte contre le gouvernement kényan, l’accusant d’avoir laissé faire des atrocités. Aujourd’hui, au delà des compensations financières et autres soins médicaux, elles exigent des excuses officielles du gouvernement.

Justice. Voilà ce qu’espère l’accusation dans le procès des victimes d’agressions sexuelles contre l‘État kényan. Sur les quelque 900 Kényans qui ont été agressés sexuellement durant la crise postélectorale de 2007, huit d’entre eux – six femmes et deux hommes – ont décidé il y a trois ans, de porter plainte contre des têtes fortes de l‘État dont le ministre de la Justice, le procureur général et le chef de la police nationale. Ces huit victimes espèrent ainsi obtenir réparation de l‘État, qui selon elles, a laissé faire alors qu’il avait l’obligation légale de les protéger.

Vendredi encore, lors de l’audience qui se tenait à la Haute Cour de Nairobi, l’avocat des victimes a plaidé pour “l’ouverture d’une enquête crédible pour identifier les responsables”. Cette requête préliminaire serait alors la reconnaissance légale des viols commis. En plus de cela, les victimes “demandent aussi un dédommagement, une compensation financière, mais aussi des soins médicaux et un accompagnement psychologique”, en raison de “stress post-traumatique” dont elles souffrent, a fait savoir Maître Tina Alai de l’ONG Physicians for Human Rights.

Cette action en justice dont les prochaines audiences devraient s’ouvrir le 4 novembre, constitue l’acte de la dernière chance pour l’accusation. Il y a quelques mois en effet, la Cour pénale internationale a finalement abandonné les charges contre le président kényan Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto qui étaient poursuivis pour crimes contre l’humanité.

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A l’issue de ce procès, si jamais elles en sortent gagnantes, les victimes veulent au delà de toute compensation financière, des excuses officielles du gouvernement, près de dix ans après les faits. Pour Maître Tina Alai, ce serait là un moyen pour ces huit victimes qui “sont restées prisonnières de ces sombres heures” de “tourner la page”.

“Il n’y a eu aucune compensation, aucune tentative de l’État de guérir les survivants et c’est ce que nous voulons que la Cour fasse, qu’elle ordonne au gouvernement kényan de répondre, pas juste d’ignorer les défis auxquels les survivants font face”, déclarait en avril Willis Otieno, l’avocat de victimes des violences sexuelles post-électorales.

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La crise qui a suivi la présidentielle de 2007 entre le président sortant Mwai Kibaki et son opposant Raila Odinga a fait plus d’un millier de morts et des dizaines de milliers de déplacés. Selon plusieurs ONG de défense des droits de l’homme, au moins 900 Kényans ont été agressés, des femmes violées et des hommes circoncis contre leur gré.

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