Sénégal
Après trois années passées en prison dans le cadre de la traque des biens mal acquis, Karim Wade a recouvré la liberté, suite à une grâce présidentielle que lui a accordée le président de la République, Macky Sall. Une libération qui provoque plusieurs réactions de la part de l’opinion publique.
La grâce accordée par le président sénégalais au fils de l’ancien président a soulevé de vives critiques de l’opinion publique. La mesure est fortement dénoncée et critiquée par les militants anti-corruption.
De nombreux Sénégalais – connus ou anonymes – se sont déclarés choqués ou scandalisés par la libération de Karim Wade au mépris, selon certains, des promesses de campagne de Macky Sall qui s‘était posé en chantre de la lutte contre la corruption et pour une “gouvernance vertueuse”.
Sur Twitter, @tidianeouestaf dénonce une “gifle aux Sénégalais” tandis que @gayesarr fustige un “deal politique (…) honteux, indigne et ignoble !”
“Ce qui s’est passé c’est de la pure politique. Parce qu’on l’a libéré en pleine nuit et après il a quitté le Sénégal et personne ne l’a vu, ça c’est pas normal. Karim Wade a mangé l’argent du pays. On doit le condamner, il doit purger sa peine. On ne devrait pas le laisser sortir comme ça, ce n’est pas normal.”
“Il y a tant de personnes en prison qui n’ont rien fait et qui sont accroupies là-bas pendant des années sans avoir un petit avocat. C’est pas normal.”
La libération de Karim Wade selon Alioune Tine, une figure de la société civile sénégalaise, a installé “une impression de malaise réel” au Sénégal, après “des interférences religieuses et politiques”.
Sa remise en liberté sur grâce était attendue depuis que l’annonce du président Macky Sall, en visite en France début juin, avait évoqué cette éventualité dans un entretien et quelques jours, plus tard, devant d’influents chefs religieux musulmans locaux, selon la presse locale. Les Wade père et fils sont des adeptes de la confrérie musulmane mouride.
Le parti démocratique sénégalais (PDS de l’opposition), créé et toujours dirigé par son père (Abdoulaye Wade) qui l’a désigné deux jours avant sa libération comme son candidat à la prochaine présidentielle prévue en 2019, a annoncé dans les prochaines heures une communication sur cette libération toujours réclamée par le parti. Un parti qui l’a toujours soutenu, tout comme une partie de la population qui salue cette libération.
“Ce que je ne peux pas concevoir, c’est qu’on enferme quelqu’un pendant trois ans et tout ce qui s’en suit, et tous les milliards qui ont été dépensés pour sa condamnation, et on se lève un beau matin pour dire qu’on le gracie. Moi, je dis qu’il n’a rien fait. S’il avait fait quelque chose, il n’aurait pas été libéré.”
“Si on dit maintenant qu’on le gracie alors il ne fallait pas le condamner pour le gracier trois ans après.”
“Si on doit évaluer l’argent que les gens ont actuellement, alors tout le monde serait en prison dans le gouvernement. Donc je trouve ça carrément normal et je ne suis même pas d’accord avec le fait qu’on l’ait enfermé.”
“Cette mesure dispense seulement les condamnés de subir la peine d’emprisonnement restant à courir (…) les sanctions financières contenues” dans le verdict prononcé en mars 2015 “et la procédure de recouvrement déjà engagée demeurent”, a précisé la présidence.
Cette décision est une “remise partielle” de peine, elle “n’efface pas la condamnation qui figure toujours dans leur casier judiciaire”, a précisé à la presse le ministre de la Justice, Sidiki Kaba. La grâce a été décidée par Macky Sall “pour des raisons humanitaires”, a-t-il conclu.
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