Combats entre l'Éthiopie et l'Érythrée : une nouvelle explication

Des conscrits érythréens fuyant les services militaires obligatoires dans leur pays serait à la base des violents affrontements qui ont eu lieu à la frontière des deux pays dimanche.

L‘Érythrée a été la première à accuser l‘Éthiopie d’agression à la suite des violents affrontements qui ont eu cours dans la nuit du dimanche dernier. Mais jusque-là, aucun des deux pays n’a livré d’indication sur les origines encore moins le déroulement exact de ces affrontements. La première explication, on l’aura d’un site érythréen proche de l’opposition, basé aux États-Unis, awate.com.

Selon ce site, tout est parti de conscrits érythréens qui auraient tenté un passage en force sur le territoire éthiopien, en passant par l’ancienne ligne de front. Les premiers échanges de tirs se seraient faits entre l’armée éthiopienne et des groupes rebelles érythréens. Ces derniers ayant risposté aux tirs des soldats éthiopiens contre les conscrits. C’est donc plus tard que les armées des deux pays sont intervenues, avec des équipements plus lourds (coups d’obus de mortier et de tirs de chars).

Aux lendemains de ces combats, Asmara a accusé son voisin d‘éthiopien de l’avoir agressé et a même demandé la convocation du Conseil de sécurité de l’ONU. Mais selon une source proche de l’armée érythréenne qui s’est exprimée au micro de RFI, quel que soit l‘élément déclencheur de ces combats, le pouvoir érythréen a visiblement dramatisé la situation, au moment où il est sous pression de l’ONU et des organisations de défense des droits humains. Il est notamment reproché à Asmara des crimes contre l’humanité.

De leur côté, l’Union africaine, Ban Ki-moon ainsi que les États-Unis ont appelé les “frères ennemis” à la retenue. Et cela, bien que les armes se soient tues, au vu des antécédents conflictuels qui existent entre les deux pays. Ils sont restés en froid depuis la fin de la guerre les ayant opposés entre les années 1998 et 2000, quelques années après l’indépendance de l‘Érythrée (en 1991), qui sortait de trois décennies de guerre.

Chaque mois, des milliers d‘Érythréens tentent de fuir leur pays, notamment en raison d’une conscription qui les soumet à un service militaire à durée indéterminée, selon les Nations unies.