Togo
Le Togo a suspendu les émissions de deux chaînes publiques françaises pour une durée de trois mois en raison d'un manque présumé d'impartialité dans leurs reportages, a déclaré lundi une agence gouvernementale de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Radio France Internationale (RFI) et France 24 sont les chaînes suspendues. "Cette mesure fait suite à des manquements répétés, déjà signalés et formellement rappelés, en matière d'impartialité, de rigueur et de vérification des faits", selon un communiqué de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle.
"Plusieurs émissions récentes ont relayé des faits inexacts, partiaux, voire contraires à la réalité, portant atteinte à la stabilité des institutions républicaines et à l'image du pays. La liberté de la presse ne peut être synonyme de désinformation ou d'ingérence."
L'agence n'a pas fourni de détails sur les reportages des chaînes françaises qui ont conduit à cette décision.
La décision de censurer les médias étrangers intervient alors que le président Faure Gnassingbé est confronté à une pression croissante de la part de ses détracteurs en raison des récentes modifications apportées à la Constitution, qui pourraient le maintenir au pouvoir indéfiniment. Les critiques ont qualifié ces changements de coup d'État constitutionnel.
Fabrice Petchez, président de l'Observatoire togolais des médias, a déclaré à l'Associated Press que, bien qu'il comprenne la décision, "nous ne la soutenons pas. Nous espérons que des mesures seront prises pour rétablir rapidement les activités des médias dans le pays."
"Mais depuis le début du mois de juin, les tensions se sont accrues, en particulier sur les médias sociaux", a-t-il poursuivi. "J'espère toutefois qu'un dialogue pourra s'ouvrir entre les médias concernés et les autorités."
Des manifestations sont prévues la semaine prochaine à la suite d'une répression des manifestations au début du mois.
Les manifestations sont rares au Togo, car elles sont interdites dans le pays depuis 2022, à la suite d'une attaque meurtrière sur le marché principal de Lomé.
Mais le dernier changement dans la structure du gouvernement a été largement critiqué dans une région menacée par des coups d'État endémiques et d'autres menaces pour la démocratie.
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