Ethiopie
L'agence de notation Fitch a annoncé mercredi dégrader la note de la dette en devises internationales de l'Ethiopie qui passe de "C", soit la catégorie spéculative, à "défaut partiel", après le non-paiement le 11 décembre dernier d'un coupon de 33 millions de dollars.
L'agence a également placé la dette émise en eurobonds, d'une valeur d'un milliard de dollars en "défaut" pour la même raison.
En revanche la note de la dette émise en birr, la monnaie locale, actuellement à CCC-, le dernier niveau avant le défaut partiel, reste inchangée, a précisé Fitch dans son communiqué.
Le gouvernement éthiopien est actuellement en train de négocier avec ses créanciers afin de parvenir à une restructuration de sa dette émise en eurobonds. Il est déjà parvenu à un accord de suspension de dette avec plusieurs de ses créanciers, dont la Chine, pour un montant de 1,5 milliard de dollars.
Après l'échéance du 11 décembre, le ministère éthiopien des Finances avait expliqué sa décision de "différer" ce remboursement par une recherche de "cohérence".
"L’Éthiopie ayant récemment conclu des accords de suspension du service de la dette avec ses créanciers officiels, le ministère des Finances cherche désormais à garantir la cohérence et l’équité en demandant aux autres créanciers extérieurs, y compris les détenteurs d'obligations, de participer à des accords de dette similaires", écrivait-il dans un communiqué publié le 15 décembre.
"La décision de l'Éthiopie de différer le paiement du coupon de décembre de son euro-obligation, malgré le montant abordable en jeu, découle de l'intention de traiter équitablement tous ses créanciers extérieurs", affirmait-il.
Le gouvernement est actuellement en train de négocier un plan d'aide avec le Fonds monétaire international (FMI) mais doit d'abord parvenir à un accord sur la restructuration de sa dette avec une majorité de ses créanciers.
L'Éthiopie, pays d'environ 120 millions d'habitants, a déclaré avoir besoin d'environ 20 milliards de dollars pour reconstruire le nord du pays après le conflit qui a coûté la vie à au moins 500 000 personnes.
Le pays enclavé d'Afrique de l'Est, qui a une dette extérieure d'environ 28 milliards de dollars, est confronté à une forte inflation et à des pénuries de devises étrangères.
Il s'agit du troisième défaut par un pays africain depuis la pandémie de Covid-19 et ses conséquences sur l'économie mondiale, notamment du fait de la hausse des taux directeurs des principales banques centrales afin de lutter contre une forte hausse de l'inflation ces dernières années.
Dès son arrivée au pouvoir en 2018, le Premier ministre Abiy Ahmed a annoncé un ambitieux programme visant à ouvrir l'économie.
Mais l'économie du pays a depuis été durement touchée par les conséquences de la guerre au Tigré, de la crise du Covid et de la guerre en Ukraine.
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