République démocratique du Congo
Près de trois semaines après la répression militaire qui a couté la vie à plus de 50 civils à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, le gouvernement congolais a convoqué les familles des victimes afin de procéder à la cérémonie d'enterrement. Le 30 août dernier, des militaires congolais avaient violemment réprimé une manifestation contre la présence de l'ONU en RDC, faisant au moins 57 morts.
Les dépouilles des victimes de cette tuerie sont restées à la morgue d’un l’hôpital militaire durant une vingtaine de jours. Mais en raison de la décomposition avancée des corps, la société civile avait pressé le gouvernement de procéder à une inhumation rapide.
Malachi Mabutwa, venu se recueillir une dernière fois devant la dépouille d'un de ses proches tué le 30 Aout, espère que la Justice condamnera les responsables : "Nous demandons au gouvernement de veiller à ce que les criminels qui ont commis ces actes soient punis aussi sévèrement que possible par la justice de notre pays, et cela peut contribuer à soulager nos cœurs. Ceux qui ont commis ces actes sont des soldats des FARDC (ndlr : Forces armées de la République démocratique du Congo), et ils doivent être sévèrement punis."
Le 30 Aout, quatre émissaires de l'ONU, avaient été désignés pour entamer des négociations entre l'armée et les manifestants, lorsque les militaires ont soudainement ouvert le feu sur les fidèles désarmés, reste à savoir s’ils ont exécuté un ordre, ou s’ils ont agi de leur propre chef.
Plus de 140 civils, dont une trentaine de mineurs, ont été arrêtés "pour participation à un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs et meurtre".
Le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi a fait le déplacement lundi à Goma, depuis la capitale Kinshasa, située à plus de 2000km, pour rencontrer les familles des victimes et assister à la cérémonie d’inhumation, promettant de rendre justice aux proches des défunts.
Les 57 adeptes de la secte « Wazalendo » avaient été tués fin août par les militaires de la Garde Républicaine, une unité d’élite de l’armée congolaise dans une manifestation anti-Monusco.
Six militaires de la garde républicaine (GR), sont actuellement poursuivis pour crime contre l’humanité . Au banc des accusés, le colonel de la Garde républicaine Mike Mikombe, dit avoir été induit en erreur par un "ordre opérationnel", présentant les adeptes de la secte comme des "supplétifs" des rebelles du M23 et de l'armée rwandaise, chargés d’infiltrer des ennemis en "semant des troubles dans la ville".
Le procès devrait reprendre ce mercredi, après une suspension de deux jours.
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