Royaume-Uni
La famille de l'opposant égypto-britannique Alaa Abdel Fattah, emprisonné depuis plus de trois ans, a tenu lundi un rassemblement près du ministère britannique des Affaires étrangères à Londres pour relayer l'appel d'une centaine de parlementaires exhortant le gouvernement à faire davantage pour sa libération.
Alaa Abdel Fattah avait été arrêté fin 2019 et condamné à cinq ans de prison pour "fausses informations" après avoir reposté sur Facebook un texte, écrit par un autre, accusant un officier de torture.
Dans leur courrier au ministre des Affaires étrangères James Cleverly, les parlementaires expriment leur "inquiétude au regard du manque de progrès" sur ce dossier, malgré la rencontre en novembre entre le Premier ministre Rishi Sunak et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, en marge de la COP27 à Charm el-Cheikh.
Durant cet évènement, la campagne menée par les proches du blogueur pro-démocratie de 42 ans avait forcé le président égyptien à évoquer son cas avec plusieurs dirigeants occidentaux. Il menait alors une grève de la faim, entamée sept mois plus tôt.
Il avait finalement recommencé à s'alimenter peu après, sans avoir obtenu sa libération.
La famille d'Abdel Fattah veut que son cas devienne pour le gouvernement britannique une "priorité de premier plan", a déclaré à l'AFP sa soeur, Mona Seif.
"On leur demande de passer à la vitesse supérieure. Ca fait plus d'un an et demi qu'ils utilisent cette approche de diplomatie douce" et "ils n'ont rien reçu en retour", a-t-elle souligné.
Les parlementaires dénoncent notamment le fait qu'Alaa Abdel Fattah n'ait reçu aucune visite de représentants de l'ambassade du Royaume-Uni dans sa prison ces 18 derniers mois. Une situation que sa mère Leila Soueif juge "inacceptable".
Ils appellent ainsi le gouvernement à agir au niveau du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU pour tenter de faire bouger Le Caire sur ce dossier, et demandent au ministère des Affaires étrangères d'actualiser ses conseils aux voyageurs britanniques dans le pays pour les prévenir des risques en cas d'arrestation, comme le font les Etats-Unis.
"Nous savons que beaucoup de pays souhaiteraient se joindre pour faire une déclaration" devant le Conseil des droits de l'Homme, mais une telle démarche "doit être menée par le gouvernement britannique", "l'un de leurs ressortissants est en détention arbitraire", a déclaré Mona Seif.
Ce courrier a été remis au gouvernement lors d'un rassemblement devant le ministère des Affaires étrangères à Londres, lundi organisé par l'ONG Amnesty International pour marquer les dix ans du coup d'Etat militaire du général Al-Sissi.
L'avocat du blogueur, Mohamed al-Baqer, avait aussi été arrêté en 2019 et condamné à quatre ans de prison pour "fausses nouvelles". En avril, son épouse Neamatallah Hisham a elle aussi été brièvement détenue après avoir rendu visite à son mari et dénoncé sur les réseaux sociaux ses conditions de détention.
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