Congo
Sur la principale ligne du Chemin de fer Congo-Océan qui relie Pointe-Noire et Brazzaville, les deux grandes agglomérations du pays, le trafic des passagers avait été interrompu depuis 2016, à cause de la destruction des ponts sur cette voie, plus précisément dans la région du Pool (sud), victime d’affrontements entre la force publique et les ex-combattants ninjas.
Les autorités avaient réussi à relancer le trafic des marchandises en novembre 2018.
C’est seulement le 27 avril dernier que le transport des passagers a repris sur cet axe. La fréquence est d’un train par semaine.
Ce matin sur la place de la gare centrale de Brazzaville, Sage Mayetela, un agronome est venu attendre le train pour une mission dans le Pool.
"Ce qui m’amène à la gare ici, c’est le fait que j’attends une correspondance, sinon un train, pour partir sur la localité de Kibouendé (dans le Pool) pour passer une formation aux communautés locales. Et, ce que je peux dire c’est un sentiment de joie de voir la reprise du train sur l’axe du Pool", dit-il.
Après quelques heures d’attente, le train nommé "gazelle", parti la veille de Pointe-Noire est arrivé avec quelques passagers embarqués dans la ville océane ou dans d’autres localités, telles Nkayi et Dolisie. Ils nous ont livrés leurs impressions après ce voyage qui a duré en tout et pour tout 16 heures sur 510 kilomètres.
D’aucuns sont satisfaits, d’autres pas du tout, déplorant l’état d’une voie ferrée qui ne répond plus aux normes.
"Nous avons embarqué à Pointe-Noire et puis on est arrivés à Brazzaville. Le voyage a été bon. On a voyagé dans de bonnes conditions. Le train est propre, vraiment il n’y a rien à reprocher. Hier, nous sommes de Pointe-Noire à 16 heures vu l’état de la route, le train a roulé doucement jusqu’à ce nous sommes arrivés", témoigne Bestman Esaïe, un commerçant.
"A l’intérieur du train, j’ai constaté, j’ai même discuté avec le contrôleur et les gendarmes (chargés du convoyage, ndlr), les toilettes laissent à désirer sincèrement. Ils ont pris bonne note. Les rails ne répondent plus à notre siècle", regrette pour sa part Germain la Fontaine, un opérateur économique.
Les rails du Chemin de fer Congo-Océan ont vieilli, reconnait Honoré Sayi, ministre des transports qui ambitionne de les remettre en forme.
"C’est un chemin de fer qui n’est pas vieux de deux ans. Il a quand-même mis du temps. Nous avons une forte expérience aussi bien en termes de personnels que d’expérience, comme je l’ai dit tout au départ. Simplement c’est un corridor nécessaire dans ce transit (le Congo est dit pays de transit dans la sous-région, ndrl) ; le chemin de fer se doit d’aller de l’avant C’est une question pour laquelle on ne va ériger la difficulté en une impossibilité. La difficulté y est, mais l’impossibilité sera relevée. J’espère qu’avec des bailleurs de fonds conséquents et des Congolais déterminés, nous irons plus loin", assure-t-il.
Le chemin de fer est resté longtemps l’épine dorsale de l’économie congolaise. Il a été pendant longtemps l’unique voie terrestre entre Brazzaville et Pointe-Noire. Mais, depuis quelques années il est concurrencé par une voie bitumée construite grâce à la coopération chinoise.
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