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Algérie : la visite d'Emmanuel Macron attendue avec appréhension

Le président français Emmanuel Macron entouré alors qu'il discute avec des civils dans les rues d'Alger, le 6/12/2017.   -  
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LUDOVIC MARIN/AFP or licensors

Algérie

Une visite pour relancer la relation et, au moins, s'efforcer de dissiper des malentendus: le président Emmanuel Macron se rendra la semaine prochaine en visite officielle en Algérie.

Le déplacement, du jeudi 25 au samedi 27 août à Alger puis Oran, fait suite à une première visite d'une douzaine d'heures en décembre 2017 au début de son premier quinquennat. 

Des habitants d'Alger réagissent à la prochaine visite du président français en Algérie. L'annonce de cette visite officielle a été globalement bien accueillie par les habitants, même si les blessures de la guerre sont encore fraîches, 60 ans après.

"Nous vivons à une époque où chacun voit ses intérêts. La France a des intérêts avec nous, et l'Algérie a des intérêts avec la France. Mais notre problème ne concerne pas ces intérêts, le problème est que nos archives concernant la guerre d'Algérie sont toujours en France et elles appartiennent de droit aux martyrs de la guerre. Les discussions ne doivent pas porter uniquement sur les protocoles et le commerce" a déclaré Hassan Boudaoued, un commerçant âgé de 50 ans. 

"En 2017, avant qu'il (Macron, ndlr) ne devienne président, il disait de bonnes choses. Il avait fait sa visite, mais juste après son retour en France, il a changé. Il avait un discours différent. Espérons que la France d'aujourd'hui comprendra que l'Algérie est politiquement, économiquement, militairement et enfin indépendante" ajoute Othmane Abdellouche, 62 ans, docteur en informatique.

Le président français et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont évoqué cette visite lors d'un entretien téléphonique samedi. Emmanuel Macron a notamment présenté ses condoléances à son homologue après les gigantesques incendies qui ont ravagé mercredi et jeudi le nord de l'Algérie, faisant 37 morts, selon un bilan officiel. Ces feux étaient presque tous éteints samedi, ont indiqué les pompiers.

"Le chef de l'État a fait part à son homologue de la disponibilité de la France à fournir à l'Algérie des moyens terrestres et aériens pour y faire face", a indiqué l'Élysée.

Ce déplacement intervient au terme d'une séquence chargée de symboles avec le 60e anniversaire des Accords d'Evian (18 mars 1962), qui mirent fin à plus de sept ans de guerre entre insurgés algériens et armée française, et de l'indépendance de l'Algérie (5 juillet 1962) après 132 ans de colonisation française.

La diaspora exhorte Emmanuel Macron à "ne pas occulter" la "dégradation" des droits humains

Une douzaine d'organisations de la diaspora algérienne exhortent Emmanuel Macron à "ne pas occulter" lors de sa visite en Algérie la question de la "dégradation" des droits humains dans ce pays et "à ne pas cautionner cette dérive despotique du régime algérien", dans une lettre ouverte.

Treize organisations - dont Debout l'Algérie, Action citoyenne pour l'Algérie, Groupe Algérie Droit Devant, le Collectif des Familles de disparus en Algérie ou la Coordination des Algériens du monde - ont envoyé samedi à M. Macron cette lettre ouverte.

Ces organisations disent "espérer" que cette visite "sera fructueuse pour les deux pays, fortement liés par l'histoire, la géographie, la culture, la langue et tous les échanges et partenariats tissés depuis l'indépendance", déclarent-elles dans la lettre ouverte.

"Monsieur le Président, il est néanmoins un sujet grave qui ne doit pas être occulté lors de cette visite: celui de l'état actuel des droits humains en Algérie", interpellent-elles.

"Près de dix mille arrestations suivies d'au moins un millier de détentions provisoires abusives en violation du code pénal sont à l'actif de ce régime depuis le début" des manifestations prodémocratie du Hirak (lancé en février 2019) qui ont ébranlé le pouvoir, dénoncent ces organisations.

"La réponse des autorités algériennes aux aspirations populaires a été une politique répressive inédite par sa stratégie de la terreur pour réduire au silence les populations en situation de rupture avec les tenants du système politique en place", selon la lettre.

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