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Sénégal : à Mbour, des jeunes tentés de prendre le large

Des pirogues à Mbour   -  
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Sénégal

Sénégal : à Mbour, des jeunes tentés de prendre le large

La ville portuaire de Mbour au Sénégal, véritable plaque tournante pour des candidats au départ vers les îles Canaries.

Un voyage vers une destination de ‘’rêve’’ qui n’est pas sans risques.

Khalifa Samb et Saliou reviennent de loin. Ces deux frères ont frôlé l’irréparable en octobre. Leur embarcation de fortune avait pris feu en mer. Des 200 personnes à bord, seules 51 ont survécu.

"Le feu n'était pas encore si important quand un réservoir d'essence a explosé. J'ai laissé mes sacs et j'ai sauté dans la mer. Des gens qui ne savaient pas nager se sont accrochés à moi. Nous avons nagé et tout autour de nous, des gens se noyaient, c'était horrible", raconte Saliou Diouf, pêcheur.

Une aventure périlleuse qui fait malheureusement recette. L’idée de trouver de l’herbe plus verte ailleurs est la principale motivation des populations souvent livrées à la pauvreté.

Pour de nombreux Sénégalais qui ne vivent que de la pêche, le malaise est plus profond : les espèces halieutiques deviennent de plus en plus rares. Ils disent n’avoir donc plus que l’immigration comme solution.

"Nous allons pêcher et quand nous revenons, ce que nous gagnons couvre à peine ce que nous avons dû dépenser. Il n'y a rien pour nous ici et c'est pourquoi nous préférons tout laisser derrière nous. C'est la seule façon d'aider nos parents, notre famille", explique Khalifa Samb, pêcheur vivant à Mbour.

Devant le risque auquel sont exposés ces jeunes, le gouvernement sénégalais, accusé d’inertie tente de réagir. Dakar annonce des mesures pour tenter d’inverser la tendance.

"Le Président nous a demandé de venir avec une mesure urgente et c'est ce que nous avons fait. Des équipes sont sur le terrain depuis 10 jours, ici à Mbour, à St Louis ou dans le sud, pour essayer de déterminer combien sont partis, combien ont survécu et combien se préparent à partir.’’, souligne Papa Amadou Sarr, délégué général de la présidence à l’entreprenariat.

Par ailleurs, il affirme aussi que ‘’ l'État met également en place des mesures pour dissuader les jeunes de partir, et surtout pour arrêter les trafiquants, parce qu'il faut se rendre à l'évidence, ce sont des criminels et nous devons les traiter comme tels".

Le gouvernement sénégalais affirme également qu'il prévoit de renforcer ses programmes de reconversion professionnelle, afin d'aider les jeunes à se construire une vie dans leur pays d'origine. Il y a cependant urgence, tant la mer devient le cimetière de migrants.

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