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Le 26e anniversaire du génocide rwandais célébré en plein confinement

Rwanda

Le Rwanda a entamé, ce mardi 7 avril 2020, les commémorations du 26e anniversaire du génocide des tutsi de 1994. Mais le confinement décrété, en raison de la crise mondiale du Covid-19, ne permet aucune célébration collective.

C’est un moment sombre de réflexion et de souvenirs douloureux. Les Rwandais ont commencé mardi les commémorations du 26e anniversaire du génocide des Tutsi de 1994. Un anniversaire au goût particulier cette année puisqu’il n’y aura pas de recueillement collectif, aucun rassemblement n‘étant autorisé dans le pays en raison du coronavirus. Mais le confinement n’enterre pas les souvenirs d‘Égide Nkuranga, rescapé et vice-président de l’organisation de survivants “Ibuka”. « Mon grand frère, l’aîné de ma famille, a cinq enfants et une femme. Nous n’avons jamais trouvé de photos d’eux. Mes enfants ne connaîtront jamais leur visage. C‘était le but des génocidaires, ils voulaient tout exterminer. Leur volonté était qu’aucun visage ne soit jamais trouvé », se rappelle-t-il.

Triste rappel d’une tragédie que cet homme, dont presque tous les proches ont été exterminés en 1994, n’oubliera jamais tout comme le président Paul Kagamé qui était aux commandes du Frond patriotique rwandais, force regroupant des rebelles tutsi au moment du génocide. Cette année, c’est à la télévision que le chef de l’Etat s’est adressé aux Rwandais en confinement jusqu’au 19 avril. Un geste qu’il a salué malgré son impact sur les commémorations du génocide. Ce que comprend d’ailleurs Égide Nkuranga qui, comme d’autres Rwandais, est contraint de partager ce moment de recueillement à la maison avec ses enfants. « Les enfants savent que nous ne pouvons pas sortir, nous allons donc organiser la commémoration à la maison et essayer d’avoir un moment de discussion, une discussion ouverte. Ils peuvent me poser des questions sur le génocide des Tutsi en général ou sur les victimes de ma propre famille », soutient-il.

Des questions qui réveillent sans aucun des blessures profondes, mais qui peuvent être aussi une forme de thérapie pour les rescapés et pour leurs familles marquées à jamais par cette tragédie inqualifiable : plus d’un million de morts en l’espace de trois mois. Des massacres dont les Rwandais portent encore les cicatrices. Et comme Égide Nkuranga, pas question, pour eux, d’oublier cette page sombre de l’histoire.

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