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A N'Djamena, les habitants souffrent d'une sévère pénurie de gaz

A N'Djamena, les habitants souffrent d'une sévère pénurie de gaz

Tchad

La révision des machines de la raffinerie de Djarmaya, seule source d’approvisionnement en gaz au Tchad, qui compte près de 15 millions d’habitants, a causé la rareté de butane dans la capitale N’Djamena. Conséquence, les files d’attente s’allongent devant les points de vente de distribution de bombonnes de gaz.

Trouver du gaz à N’Djamena, capitale du Tchad, n’est pas une partie de plaisir depuis plusieurs semaines.Joseph en sait quelque chose pour avoir parcouru la ville sur sa bicyclette durant deux jours, à la recherche d’une bonbonne de gaz. “Trouver du gaz relève du parcours du combattant” se désespère-t-il .

La révision des machines de la raffinerie qui fournit habituellement six citernes par jour, serait la cause de cette pénurie . Actuellement, une seule citerne est livrée par jour, selon le président du syndicat des grossistes et vendeur de gaz au Tchad, Randa Bongo.

La révision a commencé le 23 janvier et devrait durer 45 jours .En attendant le rétablissement de la centrale dans les ménages ou les cuisines des restaurants, on essaie de s’adapter à cette situation .

“Pour faire la cuisson, les femmes sont réduites à utiliser les bouses de vache ou les fruits de rôniers (sorte de palmier)”, explique à l’AFP Jeannette Nadji, agent de la fonction publique.

Au Juha restaurant, un petit maquis, “on est en train de cuisiner en grande quantité, on prépare en avance”, explique le gérant, préoccupé par une baisse de son chiffre d’affaires .

Les autorités, pointées du doigt

“Les autorités n’ont rien fait pour prévenir cette situation”, déplore M. Bongo. “Les autorités auraient dû faire venir des citernes du Nigeria depuis janvier”, estime-t-il .

Cette révision technique n’est pas une surprise, elle avait été programmée “depuis un an” selon un responsable de la China Petroleum Corporation (CNPC), la société chinoise qui détient 60% des parts de la raffinerie.

“L’Etat n’a pas pris les dispositions pour éviter ce désagrément à la population”, accuse le responsable.

Vendredi, les associations ont interpellé le président Idriss Déby, à ce sujet, sur “la place de la Nation”, où une cérémonie a été organisée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes .

“Les femmes demandent au gouvernement de mettre du gaz à leur disposition”.Pouvait-on lire sur les banderoles déployées par les Tchadiennes, en plus d’autres revendications liées aux droits des femmes .

“Ce n’est pas le gaz butane qui doit vous énerver. Ca reviendra et vous aurez cela moins cher” a rassuré le président Idriss Déby dans son discour .

En 2018, l’emploi du bois de chauffe avait été interdit par le gouyvernement tchadien, pour des raisons d’environnement, dans ce pays d’Afrique centrale où près de 40% de la population vivote sous le seuil de la pauvreté .

Retour au bois de chauffe ?

Suite à l’interdiction de l’utilisation du bois de chauffe au tchad, le gouvernement avait subventionné les bouteilles de gaz faisant passer le prix d’une recharge de bombonne de 6kg de 3.000 francs CFA ( de 4,5 euros à 3 euros). Mais la demande croissante de gaz fait que la seule raffinerie ne permet plus d’y répondre . Les distributeurs de gaz spéculent autour du prix de vente qui atteint le double et voir plus.En plus, la vente se fait parfois par affinité selon certains usager .

“Si cette pénurie perdure, on assistera à (…) une reprise incontrôlable de la consommation du bois et des charbons” au Tchad, s’inquiète de son côté l’Alliance des défenseurs des droits humains et de l’environnement, dans un communiqué .

“Ce sera une remise en cause des mesures de protection de l’environnement quasiment entrées dans les comportements des populations”, déplore l’association.

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