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Mauritanie : des militantes et ONG se battent pour les droits des femmes

Mauritanie

En Mauritanie, des ONG se battent pour faire passer une législation qui protégerait mieux les droits des femmes. Mais dans ce pays très conservateur d’Afrique de l’Ouest, la question divise la société et les politiciens.

L’AFCF, une ONG qui vient en aide aux femmes victimes de violences à une nouvelle fois introduit ses requêtes après le viol il y a quelques mois d’une fillette cinq ans. Un traumatisme encore vif pour sa mère qui raconte les faits.

“Ce qui s’est passé, c’est qu’il est venu, il a pris ma fille pendant que je dormais, il l’a emmenée et il l’a violée. Elle a dû être opérée.” À déclaré Zahra (nom d’emprunt), mère de la victime.

Le violeur, un pédophile récidiviste, a été condamné à 10 ans de prison. Mais en Mauritanie, les auteurs d’agressions sexuelles sont souvent libérés bien avant la fin de leur peine, selon l’AFCF, une ONG qui vient en aide aux femmes victimes de violences.

L’association appelle à une loi plus protectrice des droits des femmes. En 2016, Aminetou Mint El Moctar la présidente a participé à la rédaction d’un projet de loi sur la violence sexiste. Un texte qui incluait l’augmentation des peines pour viol et harcèlement sexuel.

“Cette loi, nous en avons besoin parce que nous savons que la violence à l‘égard des femmes monte en flèche.” Réclame à nouveau Aminetou Mint El Moctar, président de l’AFCF.

L’ONG regrettait en outre que le texte ne porte pas sur “plusieurs autres formes de violences fondées sur le genre”, comme l’excision – déjà criminalisée dans la loi mauritanienne, ainsi que les mariages forcés.

Double opposition du parlement

L’Assemblée nationale, majorité et opposition confondues, a rejeté la loi en janvier 2017, puis une seconde fois, via la commission parlementaire de l’Orientation islamique, en décembre 2018.

Et ce, malgré l’intervention du ministère de la Justice, qui a introduit dans le texte des dispositions sans lien direct avec les violences sexuelles, notamment sur la sanction de l’adultère, ou réduisant certaines peines prévues initialement, en cas de coups et blessures ou de séquestration par le conjoint.

Ces amendements n’ont pas suffi à amadouer les députés, qui ont en particulier renâclé sur le concept de “genre”, considéré comme relevant de valeurs étrangères, ainsi que sur certains articles portant sur le droit de voyager sans autorisation du mari, ou autorisant les organisations d’aide aux victimes à se constituer parties civiles.

Le gouvernement a pour l’instant retiré le texte. Mais même dans le camp qui l’a rejeté, certains sont prêts à chercher un compromis pour aboutir à une meilleure protection des droits de la femme.

AFP

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