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Tanzanie - Refus de scolariser les filles enceintes : la Banque mondiale annule un prêt de 300 millions $

Tanzanie - Refus de scolariser les filles enceintes : la Banque mondiale annule un prêt de 300 millions $

Tanzanie

Opposé à la scolarisation des filles enceintes, le président tanzanien John Magufuli paie cher cette décision. La Banque mondiale vient d’annuler un prêt de 300 millions de dollars.

Cet argent devait être consacré à l’amélioration de l’accès à l’enseignement secondaire en Tanzanie. Mais le mois dernier, la Banque mondiale a refusé d’approuver le décaissement des 300 millions de dollars, révèle The Guardian. L’institution de Bretton Woods remet en cause la trajectoire empruntée par la Tanzanie sur le volet des droits de l’homme, notamment sur la scolarisation des mères filles.

Les écoles tanzaniennes expulsent régulièrement les filles enceintes, estimées à 8 000 par an. Si la pratique n’est pas nouvelle, elle s’est amplifiée avec l’entrée en fonction du président John Magufuli qui a ouvertement réprimandé les écolières enceintes. Non seulement les filles sont parfois soumises à un test de grossesse avant leur inscription à l‘école, mais en plus, en juin, le président a annoncé que les élèves ne seraient pas autorisées à retourner à l‘école après l’accouchement.

“La Banque mondiale soutient des politiques qui encouragent l’éducation des filles et permettent aux jeunes filles d’étudier dans les écoles jusqu’à leur plein potentiel. Les retombées économiques et sociales des filles qui terminent leurs études sont très élevées dans toutes les sociétés, tant pour les générations actuelles que pour les générations futures”, a écrit dans un communiqué officiel un porte-parole de l’institution.

“En collaboration avec nos partenaires, la Banque mondiale continuera de plaider en faveur de l’accès des filles à l‘éducation par le biais de notre dialogue avec le gouvernement tanzanien”, ajoute la note.

>>> LIRE AUSSI : Tanzanie : la chasse aux étudiantes enceintes Outre le cas des mères filles, la Banque mondiale réprouve également l’amendement d’une loi sur les statistiques en Tanzanie – qui imposerait une amende, une peine d’au moins trois ans d’emprisonnement, ou les deux – à ceux qui doutaient de l’exactitude des chiffres du gouvernement.

À cela, s’ajoute la campagne homophobe ouvertement lancée par le gouverneur de Dar es Salam le mois dernier. Bien que le gouvernement se soit dissocié de cette campagne, il en prend les peaux cassées. L’Union européenne a rappelé son ambassadeur et la Banque mondiale a décidé de suspendre toutes ses missions de visite en Tanzanie. Les visites ne reprendraient pas “tant que nous n’aurons pas l’assurance de la sécurité de tous les employés”, a déclaré une source au Guardian.

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