République démocratique du Congo
Si ce n’est pas encore fait, la RDC a déjà traduit son intention de claquer la porte de la Cour pénale internationale (CPI). Pourtant, Kinshasa bénéficie jusqu’ici des décisions de cette cour.
De l’eau dans le gaz entre la Cour pénale internationale (CPI) et la République démocratique du Congo. Si les fake news sont aujourd’hui à la mode sur la toile, Kinshasa n’est pas de nature à plaisanter. « La RDC qui, en son temps, avait contribué significativement à l’élaboration du Statut de Rome portant création de la Cour Pénale Internationale et, ensuite, à la mise en œuvre de celui-ci, n’exclut point, en désespoir de cause, de s’en retirer », ainsi prévenait le week-end dernier Léonard She Okitundu (photo), vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale de RDC.
Comme beaucoup de pays africains, la RDC estime que l’institution judiciaire internationale serait partiale et ne s’en prendrait qu‘à des Africains. En effet, pense le chef de la diplomatie congolaise cité par des médias, le gouvernement détiendrait des preuves d’ingérence et d’instrumentalisation de la CPI par certains pays afin de s’ingérer dans le processus électoral.
La société civile mécontente
Un argumentaire qui ne convainc pas du tout des ONG de défense des droits de l’homme dont l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO). Pour l’ONG, cet avertissement est une manière de légitimer l’impunité dans la mesure où des autorités civiles et militaires « seraient impliquées dans les crimes et massacres perpétrés dans la région du Kasaï, et pour lesquels elles pourraient être poursuivies » par la CPI.
Et si Kinshasa mettait sa menace à exécution ? Ce serait donc un véritable paradoxe. Tant la RDC fait aujourd’hui partie des plus grands « bénéficiaires » des services de la CPI. C’est en effet grâce en partie à la bénédiction de Kinshasa que des Congolais dont Bosco Ntanganda et Jean Pierre-Bemba sont poursuivis ou condamnés par la CPI.
Inutile de rappeler que la Cour constitutionnelle et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la RDC se sont appuyées sur une décision de l’institution judiciaire internationale pour exclure Bemba de l‘élection présidentielle du 23 décembre.
Créée par le statut de Rome adopté en 1998, la CPI se veut une juridiction de compétence universelle chargée de juger entre autres les génocides, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.
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